L'histoire :
L’été 1966, l’armée américaine est engagée en pleine guerre du Vietnam. Sur indication d’un petit zinc de reconnaissance, l’US Air Force bombarde au Napalm des troupes d’Hô Chi Minh… ainsi qu’un village laotien d’innocents. De retour au bercail, les pilotes fêtent leur victoire avec des sentiments opposés. Tandis que Bob Janssen s’enorgueillit de contribuer à l’éradication de la vermine communiste, Peter Hoper ne supporte plus le sacrifice de civils. La tension monte et ils jouent des poings. 6 mois plus tard, Hoper a démissionné et il a sombré dans l’alcool et la dépression, dans un petit village frontalier avec le Vietnam. Il ne veut plus voler et passe néanmoins ses journées à essayer de réparer – en vain – son coucou. C’est alors qu’un ancien camarade le contacte pour une mission de livraison aéroportée de médicaments. Ce dernier lui demande d’intégrer sa compagnie « Air america ». Pendant ce temps, Bob Janssen a accumulé les victoires aériennes et a logiquement pris galon. Il est désormais affecté en Thaïlande et on lui affecte deux journalistes américains plutôt de gauche, qu’il va devoir convaincre du bien-fondé de l’intervention américaine au Vietnam. Bien qu’il n’apprécie guère d’être le jouer de la propagande nationale, il obéit aux ordres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle série militaire, publiée par les non moins martiales éditions Zéphyr, prend pour contexte la guerre du Vietnam (en l’année 1966). On suit ici, par séquences alternées, deux pilotes de l’US Air Force qui ont chacun une conception différente de la guerre. D’un côté, Bob Janssen est le stéréotype du patriote qui ne fait aucun scrupule des dommages collatéraux, pourvu qu’il protège son american way of capitalism. De l’autre, Peter Hoper ne supporte plus le massacre d’innocents… mais son humanisme se dissout finalement dans l’alcool et son amour pour la voltige. Tous deux se retrouvent cependant embrigadés à distance par une même unité aéronautique, l’Air America du titre. Et leurs belles valeurs se retrouvent piétinées par les obscures pratiques de la realpolitik. A vrai dire, on ne voit pas bien où veut nous emmener le scénario de Buendia et Wallace pour le moment ; un tome 2 ne sera pas de trop pour nous l’expliciter. Cela ressemble surtout à un prétexte pour mettre en scène les ballets aériens de jolis coucous de guerre savamment dessinés par Julien Lepelletier… alors même que ces séquences sont les moins limpides du récit. Au milieu des engins qui virevoltent, il est en effet difficile de savoir qui parle au sein des narratifs totalement soumis au jargon technique des pilotes de chasse (« J’ai un radar fan son accroché dans notre 340 pour 15 miles ; Rams two spash one, Splash one Mig »). A réserver aux inconditionnels d’aventures aéronautiques en BD.