L'histoire :
Alors que Tumbler effectuait un vol d'essai du Sea Dart, un jet dont la mise au point permettrait qu'il soit embarqué à bord de sous-marins nucléaires, le pilote et son engin disparaissent dans les montagnes argentines. Sonny se débrouille alors pour retaper un vieux coucou de l’aéropostale et il quadrille scrupuleusement la zone. Mais ses recherches n'ont pas le temps de porter leurs fruits, qu'il est abattu par des contrebandiers infestant la zone. Un prototype perdu, deux pilotes émérites portés disparus, ça commence à faire beaucoup pour l'Etat-Major américain, qui va s'appuyer sur les services de contre-espionnage israéliens, extrêmement actifs en Argentine. Et pour cause, il est de notoriété publique que le régime militaire ferme les yeux avec la plus grande complaisance sur la présence sur son sol d'anciens nazis. Buck Danny, placé sous l'autorité de la CIA, va devoir collaborer avec Béate Akerman, une espionne du Mossad infiltrée depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Tous deux agiront sous couverture, se faisant passer pour des touristes newyorkais effectuant leur voyage de noces. Destination : la région de Cuidad Verde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album vient clôturer de fort belle manière ce « cycle des Andes » puisque action et spectacle sont au rendez-vous de chaque page. Les deux Frédéric, Zumbiehl et Marniquet, ont offert aux lecteurs de Buck Danny une aventure solide (on peut même dire glorieuse) à l'issue de laquelle ils mettent une belle peignée aux nazis expatriés en Argentine, juste après la Seconde Guerre Mondiale. Avec un contexte sociopolitique réel, les deux scénaristes respectent une fois de plus les thèmes sur lesquels Jean-Michel Charlier aimait s'appuyer. Et mine de rien, les aérofans noteront que deux jets se partagent alternativement la vedette sur ce diptyque, ce qui est rare dans l'histoire de la série : le Convair XF2Y Sea Dart et le Horten HO 229, également un célèbre prototype, mais cette fois-ci du côté allemand. Impossible également de passer sous silence la délicieuse présence de cette espionne, Béate, dont la référence à Mme Klarsfeld n'échappe à personne. Cette brunette israélienne qui use de concert avec Buck d'une couverture les faisant passer pour mariés, est aussi un point fort de cette aventure aux saveurs de roman d'espionnage. Pour ce qui est des dessins, André Lebras, assisté aux couleurs par Ketty Formaggio et Valeria Tenaga Romanazzi, continue à délivrer des planches d'une grande lisibilité, inscrites dans la filiation de Victor Hubinon. Sans pour autant être du clonage, le visuel fonctionne à merveille. Vivement le prochain Classic et auf wiedersehen, Buck !