L'histoire :
Mer de Barents, octobre 1968. Le porte-avions USS Forrestal croise à 200 nautiques des eaux territoriales soviétiques. A bord, la tension est à son comble. Tuckson est dans de sales draps, accusé par le MI5 d'être à l'origine de la mort de deux agents en Écosse pour avoir été manipulé par sa fiancée, agent du Smerch. De ce fait, la Navy ne peut plus rien pour lui. En tout cas, pas immédiatement. De ce fait, Buck et Tumb vont devoir se passer de lui pour mener à bien une mission délicate, puisqu’il s'agit d'aller exfiltrer une cinquantaine de compatriotes retenus prisonniers en URSS, dont un général et quelques chercheurs atomistes. En effet, sept ans auparavant, les soviétiques ont réussi un coup de force en sabotant un avion qui transportait la délégation US, de façon à ce qu'il s'abime en mer, où des navires soviétiques ont pu les cueillir. La fenêtre météo est très courte et un Hercules va décoller du Forrestal. Le C-130 est un avion très récent et il ressemble à l'Antonov 12, ce qui permet d'espérer qu'il ne sera pas trop vite repéré. Deux Crusaders vont faire diversion, tandis que Buck, Tumb et Slim vont voler tout d'abord au ras de la mer, avant de se diriger vers les monts Oural...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dixième tome de la série « Classic » et on continue de se régaler. Rappelons, pour les retardataires, que le principe est de « caler » de nouvelles aventures du plus ricain des pilotes franco-belges dans la chronologie originale. Voici donc le deuxième volet d'un triptyque qui se situe juste après celui des Tigres Volants, Attaque en Birmanie et Les Trafiquants de la Mer Rouge. Si le volet précédent extrapolait les vols d'essai du Rapier (dont l'existence réelle se résume à celle d'une maquette grandeur nature), celui-ci nous plonge dans une course-poursuite contre le Smerch, le service de contre-espionnage soviétique censé avoir été dissout en 1948, mais qui continua à sévir longtemps après. Il faut avouer que l'album a recours à un mélange de genres, ce qui est plutôt casse-gueule. Mais Fred Zumbiehl et Fred Marniquet on justement le chic pour équilibrer parfaitement le tout. De l'aventure, bien sûr. Du thriller d'espionnage et du dépaysement, car on accompagne les personnages des monts Oural à la Turquie, des combats aériens et une fuite par mer et sur terre. Et puis du drame, avec un Tuckson en deuil, qui oscille entre infinie tristesse et rage vengeresse. Cet album réunit donc une foule de caractéristiques qui ont fait le succès de Buck Danny. Ce qui est également remarquable, c'est le rythme trépidant, alors que les théâtres d'action sont nombreux. Côté dessin, André Lebras fait du bon boulot, avec un trait qui s'inspire juste ce qu'il faut d'Hubinon pour ne jamais tomber pour autant dans la copie. Les couleurs de Ketty Formaggio ne souffrent d'aucune faiblesse. On note enfin que Valeria Tenaga et Rémi Le Capon ont amené leur pierre à ce joli visuel. Cette série « Classic » est vraiment destinée à devenir... un classique.
