L'histoire :
Septembre 1940. La bataille fait rage dans le ciel de Londres. Les pilotes de la Royal Air Force multiplient les exploits face à la Luftwaffe. Les allemands sont pourtant convaincus de balayer l'Angleterre en deux ou trois semaines, tel que l'a dit leur Reichsmarschall Hermann Göring, moins de trois mois avant, avec son concept de Blitzkrieg. Malgré leurs hauts faits d'armes, tout n'est pas rose au sen de la british escadrille. Mad Doug est un pilote hors pair, mais la rivalité qui l'oppose à Lynch ajoute de la tension à la vie du groupe. Les deux hommes en sont même arrivés aux mains, pour les yeux d'une douce lady. Décembre 1941, de l'autre côté de la Manche, à Lyon. Mademoiselle Simon vent de vivre la plus désagréable expérience de sa vie. Elle a mis terme à l'entretien qu'elle a eu avec le Professeur Bouvier, qui officie à l’Institut de Chime Nucléaire. Ses derniers travaux sur l'eau lourde pourraient avoir une importance capitale dans la course à l'armement. Hélas, Bouvier est un salopard de première. D'une c'est un collabo et de deux, un phallocrate dans toute sa splendeur, qui lui propose un recrutement si elle cède à ses avances ! Elle quitte son bureau scandalisée et se retrouve aussitôt approchée par le chef d'un réseau de la Résistance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les V1 et V2 mis au point par les nazis restent de sinistre mémoire. Et même si leurs dégâts sur l'Armée britannique furent mineurs, ils avaient pour objectif de terroriser la population et saper son moral. En s'inspirant de fait réels, comme l'interception d'un de ces engins par la résistance polonaise, qui put ainsi le mettre à disposition des anglais, ce premier volume campe un décor historique remarquable. La narration nous fait traverser les années de guerre ainsi que la Manche, ce qui correspond au parcours de Louise Simon. Le point fort de ce tome introductif tient aux personnages auxquels on s'attache tout de suite. Il y a d'abord ce pilote, Mad Doug, un vrai chien fou au caractère bien trempé. Il a beau être british, Pépé Boyington l'aurait sans aucun doute embauché dans ses Têtes Brûlées s'il n'avait appartenu à la Navy ! Son compatriote Lynch n'est pas en reste. Lui, c'est plutôt le dandy supérieur et hautain, avec sa fine moustache et ses galons glanés au fur et à mesure des missions victorieuses. Bien sûr, Louise : brillante et séduisante mais pas que, courageuse aussi. Au passage on croisera d'autres figures ô combien marquantes, comme Churchill et à ses côtés le grand Charles himself ! Pour que Doug et Louise se rejoignent, Wallace a recours à des ellipses, qui sont comme des bonds en avant dans le temps, mais cela ne nuit pas à la clarté du récit. Côté dessins, Stephan Agosto fait du beau boulot. Si les scènes de combats aériens sont spectaculaires, il sait également attribuer aux personnages toute la gamme des émotions qu'ils éprouvent. La colorisation est assurée par Ketty Formaggio, qui nous régale des bleus du ciel et de ses teintes sombres quand il est nocturne. Ce premier tome agréable contient la promesse d'une suite palpitante.