L'histoire :
A l'automne 1944, Adolf Hitler mise sur la réussite du programme visant à mettre au point les missiles V2 pour emporter la victoire et, au passage, anéantir l'Angleterre. Louise Simon est une scientifique française. Résistante active, elle a intégré le réseau Marco Polo mais un traître délivre aux nazis des renseignements qui leur permettent de le démanteler à Anvers. Elle avait rencontré Doug Hunter, un pilote anglais tombé amoureux d'elle et qui sombre dans la boisson quand il la croit morte. En réalité, la française a survécu à la rafle et elle a été récupérée par les allemands. La voici désormais affectée au camp de concentration de Dora, qui abrite une base souterraine top secrète. En effet, les installations cachées sont le laboratoire de Von Braun, ingénieur et mathématicien chargé de mettre au point les V2. Pour Louise, il n'y a pas d'alternative : collaborer ou mourir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Ciel sans Pilote, Wallace a le mérite d'avoir construit une fiction haletante en s'appuyant sur des éléments historiques. Ce dernier volume prend pour théâtre le camp de concentration de Dora, qui fut créé comme une dépendance de Buchenwald et dont la finalité fut d’accueillir l'équipe de scientifiques et techniciens chargés de mettre au point le V2. Le récit prend donc la forme d'un huis-clos particulièrement angoissant et il met en avant la figure aussi connue que controversée de Wernher Von Braun, dont les installations étaient souterraines, bien évidemment, pour échapper aux bombardements. Au contexte de l'horreur, s'ajoute celui de cette base cryptique. Et franchement, les auteurs arrivent à créer une forme de claustrophobie qui guette le lecteur au fur et à mesure que les victimes s'additionnent, presque aussi nombreuses que les rebondissements de cet album. Trahisons, menaces, tortures et exécutions sommaires sont donc au menu, ainsi que leur pendant : ruse, sang froid, détermination, habileté et courage, nécessaires à pouvoir survivre. L'ensemble est donc particulièrement nerveux grâce au découpage de Stephan Agosto et aux couleurs de Ketty Formaggio et Valeria Tenaga Romanazzi, qui participent largement à l'ambiance parfois à la limite du lugubre, qui colle au contexte. Voici donc une conclusion réussie pour cette belle série qui plaira aux fans d'action, mais aussi à ceux qui ont de l'intérêt pour l'Histoire du second conflit mondial.