L'histoire :
Depuis le bombardement de Normandie, les troupes américaines progressent en France mais l'Angleterre reste une cible de choix pour les allemands, qui ont mis au point les V1. Londres est encore frappée par les bombardements. Le Vergeltungswaffe-1 n'a jamais aussi bien porté son nom, puisqu'il signifie littéralement « arme de représailles ». Churchill doit impérativement éviter que la capitale ne subisse un second Blitz. Pour cela, il doit courir plusieurs lièvres à la fois : protéger l'espace aérien en formant des pilotes à l'interception des bombes volantes d'Hitler, préparer des opérations de bombardements des bases desquelles décollent les V1 et enfin se renseigner au sujet de la technologie de ces bombes volantes. Haut Commandement comme sections de renseignements tournent à plein régime et les premiers résultats sont là. En effet, un réseau de résistance français est parvenu à voler un V1 et ses pièces détachées vont être envoyées à Londres. Quasiment dans le même temps, la résistance polonaise a mis la main sur un engin. Un avion de la RAF décolle, avec mission de récupérer l'arme nazie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome qui permettait d’installer les personnages, celui-ci accélère comme un missile qui quitte sa rampe de lancement ! Wallace signe un récit de guerre, aux aspects historiques romancés et dans lequel les évènements s'enchaînent à un rythme trépidant. De nouveaux drames sont provoqués par les horribles bombes allemandes, ce à quoi les alliés répondent par des faits d'armes héroïques, mais pas que. Ici le manichéisme n'est pas de mise : parmi les alliés, on découvrira que certains ne sont pas clean. Le scénariste donne également à réfléchir au sujet de la stratégie mise au point à l'époque pour contrer la menace des V1 car l'opération Aphrodite a bel et bien existé et elle a d'ailleurs inspiré d'autres faits de guerre qui, méconnus du grand public, ressemblaient tout de même à des missions suicide. En effet, les Alliés avaient mis au point un système de radioguidage de bombardiers lourds. Ceux-ci étaient chargés jusqu'à plus de 10 tonnes de Torpex, un explosif moitié plus puissant que le TNT. Un pilote et un ingénieur armurier devaient faire décoller l'avion, puis brancher le système de guidage et sauter en vol... C'est d'ailleurs dans une opération de ce genre qu'est mort en 44, dans le ciel anglais, le fils aîné des Kennedy, Joseph Patrick... A cet aspect « récit de guerre » historique, se mêle une trame de récit d'espionnage, ce qui donne une alternance intéressante entre scènes de combats aériens et celles sur le plancher des vaches. Côté dessins, Stéphane Agosto continue à délivrer des planches dynamiques et spectaculaires, Ketty Formaggio se chargeant des couleurs qui expriment bien l'ambiance tendue de cette course contre la montre, cette course à l'armement qui a marqué la fin du conflit. Un tome plein de jus !