L'histoire :
Le 28 septembre 2015 vers 2h du matin, un homme suspect pénètre dans l’ancien dépôt SNCF de la Chapelle, sur le côté de la Gare du Nord. Il apporte un sac de sport plein à un intermédiaire serbe, qui lui remet une mallette de billets. Mais l’homme est nerveux et le serbe violent. Il se fait flinguer à bout pourtant et sera retrouvé le lendemain par la police ferroviaire, qui identifiera un conducteur de train, Franck Lambert. Mais la même nuit, la même brigade de surveillance ferroviaire aura eu fort à faire avec un tireur fou : un homme armé d’une carabine qui tire sur des rame de voyageurs du TER. Deux jours plus tard, tandis que les enquêtes sont menées en parallèle, une journaliste débarque dans le service de cette police privée unique, pour y faire un reportage en immersion au long cours. Elle est accueillie professionnellement par l’inspecteur Johan van de Velde, qui lui explique le contexte tendu. Les assassinats ont tout l’air d’être liés à un vaste réseau de stups, mais le trafic a tendance à dépasser le cadre des simples échanges de drogue : un contact belge avertit van de Velde qu’un transport de plutonium 239 hautement radioactif sera prochainement caché dans un train Bruxelles-Paris…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 4 tomes scénarisés de la Brigade du rail, Frédéric Marniquet propose une nouvelle série très proche dans ses fondamentaux, mais cette fois avec Gilles Laplagne au dessin. Flics du rail est de nouveau à la frontière du polar classique et de la BD reportage. Un cahier spécial final de 15 pages richement documentées revient d’ailleurs sur ce service « policier » hors norme que constitue la sûreté ferroviaire (2800 agents en France). Avant cela, l’intrigue romancée par Marniquet met des équipes de « policiers » ferroviaires et une journaliste en reportage face à un trafic musclé de drogue et de matière radioactive, un trafic organisé par des supers méchants venus des pays de l’Est, qui préparent un attentat terroriste. A la manière des films d’action avec Jason Statham ou Liam Neeson, la pourriture qui tire les ficelles au sommet de la pyramide est insaisissable comme une anguille et il ne loupe jamais sa cible. Mais évidemment, les héros du rail s’en sortent in extremis et le bien triomphe du mal. Ouf ! Outre cet aspect très manichéen, il faut reconnaître au canevas narratif d’être plutôt bien ficelé et à peu près cohérent. Cette affaire de terrorisme ferroviaire s’appuie surtout sur un dessin réaliste soigné et très documenté, souvent recopié d’après photo, mais en une composition bien restituée et séquencée, là aussi homogène et agréable à suivre.