L'histoire :
En décembre 1941, au moment où les japonais bombardent Pearl Harbor, Jonathan a 16 ans. Orphelin de mère birmane, il vit à Rangoon, dans un pensionnat ultra catho réservé aux jeunes anglais colonisateurs – son père est un haut gradé britannique. Mais ce sang-mêlé intrépide multiplie les escapades, jusqu’à se retrouver dans le lit d’une prostitué de luxe birmane, d’une grande beauté, Ruby. Or celle-ci est une espionne à la solde des japonais… Follement amoureux, Jonathan est présent dans sa chambre au moment où les anglais démantèlent son réseau. Elle le sauve néanmoins d’une mort certaine en tuant son proxénète, l’espion Takashi. Mais les nippons considèrent Jonathan comme le meurtrier de Takashi : sa tête est mise à prix. Ignorant ce contrat sur sa tête, l’adolescent poursuit sa scolarité… et ses frasques. Il est désormais dragué par Becky, une petite anglaise blonde de son collège, qui cherche à se dévergonder. C’est elle qui le sauve d’une exécution barbare : au moment où un tueur s’apprête à lui trancher la tête, elle intervient d’un coup de crosse de hockey sur gazon. Becky et Jonathan se débarrassent ensuite du tueur en le faisant piétiner par un troupeau d’éléphants ! Ce nouvel acte d’héroïsme grandit Jonathan aux yeux de son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure reprend là où elle s’était achevée au tome 1 : sur l’annonce du bombardement de Pearl Harbor. Le scénario de Jean-Claude van Rijckeghem ne quitte cependant jamais le contexte de la Birmanie et le focus sur le jeune héros, Jonathan, un adolescent sang-mêlé anglo-birman au tempérament aussi héroïque que romantique. Dans le tome 1, il s’était entiché d’une prostitué de luxe… il passera le tome 2 à fuguer pour la chercher, tandis qu’il devient la cible d’un contrat. Tous les voyants de l’aventure d’espionnage romantique, pas si loin des James Bond, sont au vert : l’histoire est rythmée, le contexte de la guerre et le meurtre annoncé permettent d’ajouter pas mal de tension, le héros a la fougue de sa jeunesse et Ruby incarne la beauté fatale et inaccessible. Certes, le récit n’échappe pas à quelques facilités de rebondissements (peut-on tuer quelqu’un en lui jetant une épingle à cheveux ?) ou psychologies de personnages arrangeantes, mais la trame générale demeure prenante. En outre, le dessinateur néerlandophone Thomas du Caju a quelques années d’expérience en matière de dessin réaliste derrière lui. Ses cases richement détaillées dévoilent la Birmanie sous moult aspects : quais, temples, bases militaires, pagodes, riches demeures, trains… Bien que l’aventure se termine (mal) avec ce tome 2, elle pourrait fort bien trouver un rebond dans un prochain cycle. Il faudra juste renouer avec un souffle épique romantique…