L'histoire :
En 1941, Jonathan est le fils d’un haut-gradé britannique établi en Birmanie, et d’une aristocrate birmane. Hélas, alors qu’il est âgé de 16 ans et pensionnaire de St Patrick, un lycée catholique strict, sa mère meurt de maladie. Le voilà seul face à la sévérité de son père, qu’il déteste. Toutefois, un vent de nouveauté souffle sur sa vie : le paternel accueille chez lui un collègue américain, le jeune capitaine Dawkins, qui sympathise avec Jonathan. Dawkins propose que Jonathan l’appelle Oncle Archibald et accepte que l’adolescent lui fasse visiter dès le lendemain la « petite Angleterre », c’est à dire le quartier occidental de la ville de Moulmein. La visite des pagodes, du port s’effectue en moto. Oncle Archi’ propose même à Jonathan de se dévergonder et d’aller faire un tour dans un cabaret… Jonathan craint le renvoi de son école. Oncle Archi le déguise donc en fille. Et c’est ainsi que Jonathan peut boire une bière avec d’autres militaire et assister au tour de chant d’une pin-up super sexy. Plus tard dans la soirée, Archi et deux camarades envoient Jonathan grimper à la gouttière de la demoiselle afin de lui porter un message. Jonathan débarque ainsi dans la chambre de deux créatures de rêve en tenue légère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les pro-militaires éditions Zéphyr ouvrent leur catalogue au premier tome d’une série plus axée sur l’initiation d’un jeune homme à l’orient suave et mystérieux qu’aux problématiques martiales. Certes, l’intrigue se déroule en décembre 1941, à l’avant-veille de l’attaque de Pearl Harbor (qui sera plus annoncée que représentée). Mais elle place surtout sur le devant de la scène un adolescent en proie aux bienfaits des charmes féminins – sans que l’album ne puisse être vraiment catalogué érotique. Emmené par « l’oncle Archi », une sorte de parrain de dévergondage, le héros Jonathan passe ainsi du statut d’ado pré-pubère à celui d’homme, confronté à la séduction de femmes fatales animées de troubles intentions, mais aussi à une grosse affaire d’espionnage... et encore aux affres tragiques des conflits aériens. Classiquement conçu, mais tout à fait correctement rythmé, le scénario de Jean-Claude Van Rijckeghem se complète d’un atout de taille : le joli dessin encré de Thomas du Caju. Le dessinateur belge ne néglige ni les arrière-plans détaillés, ni les nombreux personnages expressifs, ni les scènes d’actions dynamiques, ni la colorisation qui confère toujours l'ambiance idoine. En somme, une bonne surprise !