L'histoire :
Lagos, Nigeria. La plus grande ville du continent abrite aussi le plus grand de ses ports. C'est précisément sur un dock que va se rendre Yann, un journaliste qui mène une enquête depuis des semaines. Il est sur la piste d'une organisation terroriste qui va réceptionner des substances biologiques qu'elle compte bien utiliser pour mener une de ses actions. Hélas, le reporter est repéré et il est froidement abattu d'une balle dans la tête. Son corps est pendu par les pieds, pour que cela serve d'exemple... Au même moment, le Charles-de-Gaulle navigue dans le canal de Suez. Le Capitaine de corvette Mossi et le Commandant Nolane sont demandés d'urgence au central d'opérations. En effet, un porte-container néerlandais croise au large de Djeddah et il vient de lancer un appel de détresse. La distance est de 300 nautiques, ce qui représente moins d'une demie heure de vol. Seulement, pour permettre le catapultage, il faut effectuer une manœuvre dangereuse, car la vitesse de navigation est réduite dans le canal et il est nécessaire d'atteindre 18 nœuds, avec un vent de 25 sur le pont, pour propulser les Rafale. Mais c'est bien connu, impossible n'est pas français, et encore moins pour la Marine !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frédéric Zumbiehl est connu des lecteurs de BD pour être celui qui a « ressuscité » le mythique Buck Danny. Ancien pilote de chasse, également écrivain, il a maintenant une grande expérience dans le 9ème art, puisqu'il a réalisé plus de 40 albums depuis 2006 ! Et autant le dire tout de suite, celui-ci fait partie des tout meilleurs. A l'instar du grand Jean-Michel Charlier, l'auteur s'inspire du contexte géopolitique pour bâtir une fiction reposant sur une somme d'éléments extrêmement réalistes (et on va ici au delà de l'aspect technique, comme l'armement et le matériel embarqué sur les aéronefs). Ainsi, le djihad est au centre de l'intrigue, avec une coalition imaginée de terroristes, désormais capables de préparer un véritable plan qui vise à perpétrer un attentat sur le Charles-de-Gaulle. Autant vous dire que la lecture de ce premier tome du cycle est aussi palpitante que flippante. Palpitante, parce qu'il y a de l'action en permanence et bien sûr du suspens, car nos militaire sont vraiment mis à mal. Flippante, parce qu'on ne voudrait pas que la réalité rejoigne la fiction... Côté dessins, Olivier Jolivet délivre un travail remarquable : on se régale, bien entendu, des évolutions de toutes les machines militaires, mais l'autre point fort est véritablement le soin qu'il amène aux décors. Course-poursuite dans les ruelles étroites qui évoquent le souk, paysages magnifiques que ce soit en mer ou dans le désert, on peut vous dire que vous allez en prendre plein les mirettes, grâce aussi aux belles couleurs de Nicolas Caniaux. Bref, un excellent album, dont on attend vivement la suite !