L'histoire :
Voilà près de vingt ans que Nathaniel Wingate Peaslee s’est réveillé d’un terrible et long cauchemar. Né de parents modestes, il eut un un parcours étudiant brillant qui l’amena rapidement à enseigner à Harvard. Mari d’une belle jeune femme, il devint aussi père d’un petit garçon, sans tarder. Un parcours jusqu’alors sans faute, donc, au regard des mœurs communément admises. Jusqu’à ce jour de mai 1908, où survinrent ses premières absences. Jusqu’à cette crise survenue en plein cours qui le plongea dans un profond « coma » pendant cinq longues années, inexplicablement, et fit de lui un paria… A son réveil en 1913, un ami docteur l’attendait chez lui. Ou plutôt dans son ancienne maison abandonnée tout ce temps. Car bien des événements survinrent lorsqu’il paraissait être un autre : sa débilité apparente, le départ de sa femme incapable de faire face, sa soif de connaissances croissante et insatiable, ses voyages incessants aux quatre coins du monde, sa schizophrénie qui annonça enfin un nouveau revirement de personnalité, etc. Mais en s’éveillant d’une trop longue « absence », le cauchemar de Nathaniel Wingate Peaslee ne faisait que commencer. Et ce n’est qu’après de plus longues années d’enquête, que cet homme brisé découvrit une réalité extraordinaire et effrayante, que personne n’aurait soupçonnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une première adaptation convaincante de l’Affaire Charles Dexter Ward l’année dernière, les éditions Akileos et I.N.J. Culbard renouvellent l’expérience lovecraftienne et, disons-le d’entrée, avec cette fois moins de réussite. Ce n’est pas faire injure à l’auteur que de reconnaître que son talent ne réside pas dans son graphisme brut, mais dans un sens du récit et de la mise en scène remarquables. Pourtant, après une entame alléchante, l’intrigue proposée s’enfonce rapidement dans un micmac abracadabrantesque de faux-semblants extraordinaires et extraterrestres, qui finissent au final par accoucher d’une souris. La promesse du flashback des débuts est-elle ainsi trahie. L’œuvre de H.P. Lovecraft a fait l’objet de nombreux adaptations en bande dessinée ces derniers temps et là réside peut-être la faiblesse originelle du projet. Ecrite au siècle passé, cette histoire a mal vieilli. Du déjà-vu, inaboutie ou encore trop sage, le lecteur perd pied petit à petit avec elle, pour n’en voir jamais le fond. Entre Histoire, Science-fiction ou Horreur, H.P. Lovecraft n’a pas choisi. Et c’est sans doute à I.N.j. Culbard qu’il appartenait de choisir et de transformer l’essai. Non dénué de qualités – rythme, découpage, textes – cet album retiendra l’attention des fans ou de ceux qui s’aventureront à en ouvrir les premières pages. Ensuite, chacun se fera un avis...
