L'histoire :
Selim est encore pris dans une mission des plus périlleuses. Delilah doit en effet enlever un enfant dont le père est un grand militaire portugais. Le plan est établi : Selim doit faire diversion en brûlant une terre et doit ensuite attendre du côté Est. De son côté, Delilah doit entrer dans le palais, enlever l'enfant et fuir rejoindre Selim. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Selim, sentant le danger, décide de s'installer côté Ouest. Delilah parvient à récupérer l'enfant. Cependant, le père a tout vu et alerte ses hommes. Une course-poursuite s'engage et Delilah doit se battre pour arrêter ses poursuivants. Elle arrive finalement à rejoindre son compagnon, mais au moment où elle va prendre le pont, un coup de pistolet la fait choir. Delilah est touchée, sous les yeux de Selim...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Akileos continue les Delilah Dirk, en marge de la publication du premier diptyque sous forme d'intégrale. Dans ce tome trois, notre amazone du XVIIIème siècle doit cette fois laver son honneur. Alors que rien ne semblait arrêter cette manieuse de sabres hors pair, Delilah se retrouve deux fois au tapis et elle est même blessée ! On découvre alors une autre facette de ce personnage qui n’a plus qu’une idée en tête : garder sa réputation. Le récit est toujours dynamique, l’aventure ne baisse jamais en rythme. L'intrigue d’espionnage se calque sur une trame historique avec la guerre entre les Anglais et les Français. En sus, une bonne histoire ne peut se faire sans un bon « méchant ». Le major anglais Merrick est un ennemi digne du talent de Delilah. Les combats à l’épée ou à mains nues sont donc nombreux et augmentent d’intensité au fur et à mesure de l’épisode. Malheureusement, l’intrigue est plus simpliste que les tomes précédents. Même si l’histoire est toujours très efficace, les textes sont un peu moins puissants et moins fournis. Le tout gagnerait à être un peu plus court et plus dense. Cependant, ne boudons pas notre plaisir : le duo Selim et Delilah demeure savoureux, d’autant que leur relation évolue... Tony Cliff joue également avec les situations pour apporter humour et fraîcheur à l’ensemble. Ainsi, Delilah doit faire profil bas en mentant à sa mère, en apprenant le langage aristocratique et en allant à un bal prestigieux ! L’atout principal de cette série reste le dessin de Cliff. Sur un rythme endiablé propre au style comics, le graphisme est puissant et ultra vivant. L’encrage est parfois plus grossier et certaines scènes sont plus sombres et difficilement lisibles, mais l’ensemble est toujours impressionnant. Les forêts luxuriantes, les uniformes éclatants, les batailles épiques : c’est le vrai souffle de l’aventure qui apparaît sous nos yeux. Sans compter les mouvements rapides et acrobatiques de Delilah, qui ressemblent presque à un super héros quand elle se bat. Une suite qui tient ses promesses… au nom de sa majesté.
