L'histoire :
Déjà par trois fois il avait rêvé d’elle en songes. Elle lui était apparue chaque fois plus magique, brillante de mille feux. Se dressant par-delà les nuages, la cité d’or de Kadath semblait si réelle… jusqu’à s’évanouir à son réveil. Echangeant à ce sujet avec un ami le lendemain au café, Randolph Carter reçut une mise en garde. Il ne fallait qu’il s’entête dans l’idée de parvenir absolument par les chemins de la pensée à faire exister son rêve. Il avait fallu à son ami tout une vie pour retrouver les contrées extraordinaires de l’imagination, jusqu’aux minarets de Celephais. Qui sait combien de temps il faudrait à Randolph avant de pénétrer à Kadath? Et puis il y avait aussi le risque de ne revenir jamais, de disparaître comme un autre de leurs amis prénommé Pickman. Ne pouvant cependant renoncer à cette folie obsessionnelle, Carter se résolut à interroger les dieux. Ainsi débuta lors de sa prochaine nuit la plus incroyable des aventures qui soit, aux confins de l’infini fantasmé, au péril de sa vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après déjà trois adaptations éditées chez Akileos de l’œuvre immense de H.P. Lovecraft, Ian "I.N.J." Culbard s’est attaqué cette fois à un roman écrit entre 1926 et 19277 considéré par certains comme l’un des plus symboliques de la pensée prolifique de l’auteur. Périple onirique raconté de manière linéaire au fil d’un esprit vagabond insatiable, La quête onirique de Kadath l’inconnue se révèle en effet une œuvre très personnelle dans laquelle on pénètre sans trop comprendre, sans trop y croire. C’est en tout cas dans une sorte d’aventure sans fin que l’on embarque, dans les pas de Randolph Carter héros improbable dont on ne connaît rien et qui importe peu. Cet homme, ce pourrait être Lovecraft ou chacun d’entre nous, aussi loin que l’imagination fantastique du romancier nous emporterait. Malheureusement, la narration choisie par Ian Culbard se veut très fidèle (trop ?) et se résume à une succession de tableaux où l’on se perd parmi les innombrables noms de lieux et personnages. Peut-être trop résumée ou manquant d’une interprétation plus originale, on peine d’entrée à saisir l’importance de Kadath sinon pour réaliser au final que le voyage en lui-même était plus essentiel que l’objet de la quête. Le graphisme sommaire n’aide pas à mettre en lumière la magnificence de la pensée imagée. Et ce n’est que lors d’une seconde lecture que l’on appréciera les trésors cachés de ce récit que beaucoup auront sans doute renoncé à pénétrer après quelques pages. Dommage.
