L'histoire :
En septembre 1861, les trois fils de la famille Callaghan partent combattre pour l’armée. Leurs deux sœurs, ainsi que leurs parents, ont bien du mal à accepter cette situation, mais l’un des garçons s’engage à leur envoyer une lettre chaque semaine afin de leur donner des nouvelles. Tout va bien se passer jusqu’au mois de mai 1864, où plus aucun courrier n’arrive. Rose, l’une des deux sœurs, n’en peut plus d’attendre et demande alors à son père l’autorisation d’aller chercher ses frères, ce que ce dernier refuse évidemment. Durant la nuit, Rose se coupe les cheveux et prépare néanmoins ses affaires. Celle-ci se fait surprendre par Isabel, sa sœur, qui insiste pour l’accompagner. Une fois parties, elles passent par un camp militaire et profitent de l’obscurité pour voler deux uniformes d’officiers. Au petit matin, Rose et Isabel tombent sur trois hommes qui auraient connu leurs frères. Ils ont à peine le temps de leur parler, qu’ils se font tuer par l’armée rebelle. Rose se saisit alors de son sabre et se rue telle une amazone sur ses ennemis, tandis qu’Isabel la couvre grâce à ses flèches.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Simultanément avec Rex Steele de Bill Presing, les éditions Akileos ont publié en 2008 un second album réalisé par un auteur issu des studios Pixar. Ted Mathot, un des scénaristes et graphistes du studio, propose son comics, Rose et Isabel. A l'occasion de la réédition dans un nouveau format plus grand et identique à celui de Cora (l'autre série de Mathot qui est la suite de Rose et Isabel), on redécouvre cette histoire qui s’inscrit pendant la guerre de sécession et nous montre le parcours de deux sœurs parties à la recherche de leurs frères. Les personnalités de Rose et d’Isabel sont très travaillées. La première est d’ailleurs effrayante par moment, tant sa névrose et son penchant pour la violence ressortent rapidement. Isabel, quant à elle, sert de catalyseur à sa sœur. Ted Mathot mêle à son histoire quelques éléments novateurs, comme notamment le mythe des amazones, guerrières égales des hommes au combat. Le récit sait également faire montre de moments de bravoure, mais aussi de séquences d’émotions, plutôt bien amenées, ne tombant jamais dans la facilité. Dynamiques, les dessins font indéniablement penser aux styles des films d’animation. Le résultat est étonnant, surtout lorsqu’on sait que ce comics a été réalisé durant les week-ends de Ted Mathot ! A signaler, l’excellent blog de l’auteur, ici.