L'histoire :
Une nuit de 1847 en la ville d’Ingolstadt. Un homme se présente à la porte d’un petit théâtre discret et très privé. La représentation sur le point de débuter est d’ordre très particulier. Le narrateur masqué présente ses deux compagnons : un voyageur imprudent et une beauté d’ébène. Accusé d’avoir violenté la jeune pucelle, le voyageur doit être puni ! Et d’une fourche, le narrateur occit l’homme puis fait de même avec la femme qui eut le malheur de le tenter. Notre spectateur, n’en pouvant plus supporter, prend congé, horrifié. Rentré chez lui, il rédige une lettre, implorant l’aide de celui qu’il a autrefois réprouvé. Cette histoire commença en fait six mois plus tôt par la visite un beau jour de la comtesse sa cousine. Mr Hans Schmidt, médecin de son état, était alors en pleine consultation. C’est qu’à la campagne, un médecin de sa qualité ne court pas les champs et Hans est ainsi très apprécié. Homme d’une quarantaine d’années, il est marié à Clara, une belle du commun avec qui il a un fils prénommé William. William ? En hommage à son défunt frère, s’étonne la comtesse ? A l’époque, Hans s’appelait alors Victor et ses talents de praticien dépassaient largement sa pratique actuelle. Il devra s’en souvenir afin de sauver d’une mort certaine le fils de sa cousine et ainsi préserver sa présente et tranquille petite vie rangée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A lire sa 4e de couverture, le pitch de ce nouveau one-shot made in U.S. ressemble furieusement à celui d’un de ses aîné, un must du genre, A History of violence. Un bon père de famille voit un beau jour sa petite vie rangée bouleversée par le retour de vieux démons (…). C’est efficace, même si (donc) désormais classique. Finalement, ce n’est pas tant au niveau des idées que se démarque The living and the dead mais au niveau de leur enchaînement. Empruntant allègrement au Frankenstein de Mary Shelley (comme à ses variations posthumes), l’album franchit les tabous un à un jusqu’à représenter l’horreur totale. Un condensé de ce que l’humain peut faire et être de pire. Inceste, matricide, viol et meurtre gratuit, la cruauté figurée est telle qu’elle en surprend croissement le lecteur. Comment une telle histoire a-t-elle pu naître chez un homme sain d’esprit ? Le scénariste lui-même s’interroge en préface sur ce qui a pu lui donner l’idée d’écrire une « histoire pareille » (sic.). En tout cas, son petit théâtre de l’horreur impressionne. Les bouches à l’italienne rient rouge sang, la comédie humaine vire au drame. Graphiquement, si les visages émaciés se ressemblent tous un peu, l’ambiance malsaine et morbide est parfaitement rendue. Tourmenté, charnel, retors et noir, ce titre mixe les classiques de l’horreur pour le pire (…) et le meilleur, puisqu'au final la lecture aura été sinon plaisante – ambiance oblige – du moins fascinante …
