L'histoire :
New camdem, 2246. Le binôme d'agents Jobin et Kiri est en intervention. Le premier vient de flinguer un suspect. Il leur reste 45 secondes pour extraire les données cérébrales du coupable, qui se vide de son sang. Ça va être juste mais Kiri sort immédiatement son extracteur, qu'elle plante dans le crâne du type. Le pouls électrique est encore fort. Avec un peu de chance, l'intégralité des données pourrait même être récupérée. L'appareil fait le boulot, la mort cérébrale est officielle. A 02h46, les deux officiers se retrouvent en face de leur chef, qui est furieux du temps qu'ils ont mis à rejoindre son bureau. Il leur réclame la capsule d'endoscopie numérique. Les deux flics quittent le bâtiment harassés. Kiri en a ras le bol. Elle reprend du service dans deux heures. Jobin, lui, est blasé. C'est la routine, tu fais le job, tu appelles les nettoyeurs une fois que t'as refroidi de la viande, tu fais un rapport et tu lèches un tas de culs ! Et tu attends la prochaine mission. Pour tenir le rythme, il sort des pilules... Tous deux sont loin de se douter qu'il s'agit de sa dernière virée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Richard Emms est un scénariste et artiste qui travaille chez Scout Comics, la boîte qui a édité la série, née du succès d'un Kickstarter. Il signe ici son premier comic book, dont les deux premiers chapitres de la série plongent immédiatement le lecteur dans un univers SF qui évoque Blade Runner, pour la ville déshumanisée, Matrix pour le contrôle omniprésent des systèmes de surveillance, voire Ghost in the Shell pour la place des humains dans une socéité robotisée. La scène introductive ouvre le bal d'une histoire résolument polar. Un duo de flics qui en bavent, du mystère et des meurtres, beaucoup d'action, donc du rythme et bien sûr, le manichéisme qui convient bien au genre, avec des méchants qui bossent dans l'ombre d'une terrible organisation. Si on ne sait pas vraiment à quoi va mener la suite, on peut dire que la série part sur des bases intéressantes. Elle se distingue également par sa charte graphique. Il faut dire que les deux dessinateurs sont loin d'être des rookies, puisqu'ils s'agit d'Alé Garza et de Randy Green, qui reviennent d'ailleurs ici à un style qui séduira tous les fans d'Image Comics ou de Top Cow. Enfin, il faut rendre grâce à l'incroyable colorisation d'Oracle. L'aspect digital colle à merveille au contexte futuriste et la lumière qui se dégage des planches vient balancer la noirceur de l'intrigue. On notera que cette édition «classique» présente des bonus sous la forme d'un carnet graphique de toute beauté : planche en noir et blanc et résultat colorisé, galeries de couvertures, Alayone Comics présentant par ailleurs une édition exclusive à Original Comics et une édition Collector.