L'histoire :
Riad est chamboulé. Son père a enlevé son frère Fadi et il a disparu. Riad, comme sa mère, craint qu’il l’ait emmené en Syrie, mais il rêve aussi que son frère va revenir, tout joyeux, avec une nouvelle Game Boy. Ses grands-parents sont venus soutenir leur fille, et Riad est accompagné au collège par son grand-père. Avec l’enlèvement de son frère, il a oublié de rapporter une disquette à un ami. Il est terrorisé par un nuage et n’écoute pas en cours. Heureusement, il a ses potes Sébastien et Nicolas à la cantine. Quand il les rejoint, ils parlent de l’œuvre d’H.P. Lovecraft et sont hallucinés lorsqu’il leur apprend qu’il est à moitié syrien. Il fait la connaissance d’Anaïck, une grande fille rousse dont il tombe amoureux. Elle adore ses dessins, mais lorsqu’il lui montre ses productions, sous le préau, il aperçoit sa mère, perdue dans la cour. Elle vient probablement annoncer l’enlèvement de son frère à la direction. Toute la journée, Riad se sent épié, les adultes se succèdent dans ses classes. Le retour à la maison est encore plus un soulagement que d’habitude…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 5ème tome de l’autobiographie de Riad Sattouf va nous emmener encore très loin, jusqu’à une bâtisse sans télé de Chaudes-Aigues en Auvergne… Ce livre est plus que jamais placé sous le signe de l’inquiétude, voire de la peur. Abdel, le père de Riad, a tout bonnement enlevé son petit frère Fadi. Riad doit vivre avec ça. Le problème c’est qu’il a 14 ans, qu’il est mal dans sa peau, bourré d’hormones, et qu’il est amoureux d’Anaïck, bédéphile rousse et dotée d’un appareil dentaire, largement plus grande que lui… On retrouve Sattouf dans un registre qu’il connaît sur le bout des doigts pour l’avoir romancé, dessiné et même filmé : le mal-être adolescent. Les questions sur l’amour et les religions affluent. La mère de Riad s’enfonce dans la superstition, et lui-même s’intéresse au spiritisme. C’est dur, oppressant, mais comme d’habitude fin et drôle. Le dessin, simple et clair, en bichromie rouge et bleu, permet une lecture rapide, même si on revient souvent sur certaines cases. Encore excellent.