L'histoire :
Une cagoule sur la tête, à l'arrière d'un camion de troupe, Odrissa débarque dans un camp d'entraînement. Ce jeune garçon va vire l'enfer pendant des jours. Il va voir d'autres prisonniers mourir d'horribles manières. Lui, va survivre et apprendre à devenir un bras armé de cette vague contestataire. Il va devenir un guerrier divin, selon les préceptes d'un gourou surnommé Lion King, et en prenant de la poudre blanche n'aura aucun mal à répandre le sang. Odrissa va d'ailleurs faire ses preuves et participer à un véritable massacre de villageois. Suite à cette démonstration, Lion King saisit un ours en peluche et décide que le jouet et Odrissa seront désormais liés. Le jeune garçon se fera surnommé dorénavant Teddy Bear ! Seulement, à mesure qu'il use de violence et consomme des stupéfiants, il commence à voir en cette peluche un témoin de ses horreurs qui n'a de cesse de l'inviter à faire d'autres choix...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Doggybags s'est terminée avec la parution de son treizième tome mais ce n'est pas pour autant que les amoureux de violence et d'horreur ne sont pas encore rassasiés par divers one-shots supervisés par le créateur de la série lui-même : Run. Après South Central Stories et Heart Breaker, DoggyBags lance un autre récit inédit intitulé i>Teddy Bear. Pas besoin d'être un anglophone avisé pour savoir que ces termes correspondent à un ours en peluche, un nounours ! Le scénariste Francesco Giugiaro va évoquer la destinée tragique d'Odrissa, un jeune enfant d'Afrique, qui va devenir soldat d'une armée rebelle contre sa volonté avant de sombrer totalement dans la violence et aussi la démence. C'est une véritable tragédie à laquelle nous assistons, faite de scènes métaphoriques percutantes et de séquences terrifiantes renvoyant aux horreurs de notre monde actuel. Même si l'histoire n'a pas la portée intellectuelle que peut avoir Soldat inconnu de Joshua Dysart, elle reste intéressante d'un bout à l'autre et installe sans souci une atmosphère comme on les aime dans Doggybags. Les dessins de Jérémie Gasparutto sont très bon et sont dans la droite lignée de ce que peut proposer un Neyef par exemple. Un album qui plaira aux fans du genre et qui présente un contexte atypique et qu'il conviendrait de mettre plus souvent en avant pour en dénoncer les horreurs réelles.