L'histoire :
Élevée par sa mère, Guada est une jeune fille en perte de repères qui traverse une terrible crise d'identité. En effet, malgré une relation amoureuse avec Marcus, l'un des garçons les plus populaires du lycée, rien ne semble pouvoir la faire sortie de la torpeur dans laquelle elle s'enfonce, jour après jour. Suite à une soirée un peu trop arrosée au cours de laquelle la terrible Crystal cherche à s'attirer les faveurs de Marcus, Guada perd ses moyens et quitte les lieux dans une détresse absolue. Le lendemain matin, elle découvre avec stupeur que son compte Facebook a été piraté par Crystal et que des photos d'elle circulent sur les réseaux sociaux. Une rage folle s'empare alors de Guada qui agresse violemment sa harceleuse, sous les yeux de ses camarades qui filment la scène. Très vite, la vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux et déclenche même des réactions partout dans le pays. La jeune fille se retrouve condamnée à porter un bracelet électronique et à prendre des médicaments pour canaliser sa violence. Mais Guada s'ennuie, enfermée chez elle. Elle décide alors de fouiller dans les affaires de sa mère et trouve une photo d'un homme qui pourrait bien être son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mine de rien, l'univers de Mutafukaz développé par Run depuis quelques années commence à bien s'étoffer. En effet, après six numéros bien accueillis par la critique et une horde de fans sans cesse grandissante, ainsi qu'une adaptation animée et un premier spin-off répondant au doux nom de Puta Madre, voilà Run de retour avec une nouvelle série spin-off intitulée Loba Loca, staring Guillaume Singelin (PTSD, The Grossery) au dessin. Autant dire que ce projet suinte déjà la sueur et le vice ! Bref, Loba Loca se déroule 7 ans après les évènements de Mutafukaz. On y suit la difficile vie adolescente de Guada, qui cherche un sens à sa vie tout en faisant face au harcèlement de ses camarades. Après une explosion de violence non canalisée, la jeune fille se retrouve cloitrée chez elle avec un bracelet électronique. L'ennui la gagne vite, si bien qu'elle décide de fouiller dans les affaires de sa mère pour y découvrir la photo d'un homme qui pourrait bien être son père : un luchador... un certain… El Diablo ! Malgré un tome plutôt court de 16 pages, on sent déjà que Run a décidé d'ouvrir plus encore son univers, en mettant un nouveau personnage aux multiples facettes, qui s'avère plutôt intéressant. En effet, la jeune Guada est une petite boule de nerf qui oscille entre doute, dépression et violence.... Une parfaite rejetonne de l'univers Mutafukaz, donc ! À ce titre, l'apport du dessinateur Guillaume Singelin, qui avait déjà travaillé avec Run sur la production du film animé, ainsi que sur des couvertures de Puta Madre, semble bien à son aise sur cette série, puisque ses dessins collent parfaitement au scénario et que ses découpages sont plutôt bien pensés. On sent que le duo Run / Singelin est à l'aise avec ce nouveau sujet et que la suite s'annonce ô combien intéressante ! Au final, ce premier tome de Loba Loca reprend peu ou prou la délicieuse recette de l'univers Mutafukaz, afin de mettre en place une histoire sans concession au travers de laquelle la jeune Guada est en plein doute dans une vie qu'elle n'aime pas. Gageons que la suite de sa quête identitaire l'amène dans les bas-fonds de Dark Meat City, à la recherche de son père... et d'elle-même !