L'histoire :
Rien ne va plus pour Vinz et Lino ! Après avoir abattu un cow-boy en un éclair en duel, Lino est devenu une cible pour les habitants de Rios Rosas. À ce titre, une bonne dizaine d’hommes se pressent au saloon dans lequel les deux jeunes gens ont loué une chambre pour venir les arrêter. Mais Vinz et Lino flairent le mauvais coup et refusent d’ouvrir la porte à ceux qui se présentent comme des représentants de la loi. Très vite, ces derniers cherchent à enfoncer la porte. S’ensuit une véritable boucherie dans le saloon, notamment du fait de la vivacité de Lino qui se mute en un tueur particulièrement efficace. Mais les mystérieux poursuivants ne comptent pas se laisser faire et incendient les lieux. Vinz et Lino arrivent à échapper de justesse à l’enfer du brasier en volant un cheval et en quittant la ville. Peu après leur évasion rocambolesque, ils sont faits prisonniers par des indiens qui reconnaissent le cheval volé : il appartient à Cucunchi, le fils du chef des Wampanoags. Ce dernier garde Vinz et Lino en otage et s’interroge sur leur devenir. Faut-il les garder vivants et s’attirer des ennuis avec leurs poursuivants ou se débarrasser d’eux, même s’ils ne ressemblent pas aux « yeux clairs » ? Le chef indien décidera de leur sort au lever du jour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut battre le fer tant qu’il est chaud ! Dès les premières pages de ce second tome de Mutafukaz 1886, Run et Simon Hutt ont décidé de ne pas faire baisser la pression et de mettre l’action en avant. On suit donc les aventures de Lino et Vinz en proies à de redoutables assassins lancés à leur poursuite. La confrontation sera pour le moins sanglante et rudement bien agencée au fil des planches. En effet, on sent que le scénariste Run maîtrise à merveille son sujet (Mutafukaz, c’est son bébé, après tout) et le bougre ne recule devant rien pour happer le lecteur dans son récit. Du coup, l’auteur alterne entre action pure et dure et quelques notes d’humour, tout en développant en sous texte un véritable plaidoyer pour la nation indienne. De son côté, Simon Hutt reste fidèle à son style avec des crayonnés nerveux et une mise en scène redoutable d’efficacité, notamment dans la tuerie du saloon. Au final, Mutafukaz 1886 T2 est sur la droite lignée de l’univers de Mutafukaz à la sauce western et se permet même quelques incartades plutôt bien amenées sur le sort des indiens et des nations vaincus par les oppresseurs, ceux-là même qui (ré)écrivent l’Histoire...