L'histoire :
Jésus vit à présent dans la rue, loin de l'existence qu'il a mené jusqu'ici. Habitué à souffrir depuis son plus jeune âge, il crache même du sang ces derniers temps. Un soir, alors qu'il erre dans les ruelles de Dark Meat City, il aperçoit une église enluminée. Alors qu'il s'approche de l'entrée, il tombe sur deux hommes grimés en catcheur, le prévenant qu'à l'intérieur, de nouvelles questions se poseront. Jésus découvre un lieu étrange où le visage du Christ est dissimulée par un masque de lucha libre. Un prêtre s'approche de Jésus, lui aussi à le visage grimé. Tous les deux parlent alors durant plusieurs minutes, Jésus a du mal à appréhender la lumière dont parle son vis-à-vis, lui a été habitué à la noirceur toute sa vie. Au petit matin, Jésus se réveille des suites d'un drôle de rêve où il recroise Spooky, le drôle de petit être qu'il voyait enfant. En le frappant, il vit la citrouille qui lui servait de tête se fendre et laisser place à un tout autre visage, celui d'un inconnu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Run et Neyef livrent le chapitre final de Puta Madre, leur spin-off de Mutafukaz. Pour l'instant, les liens étaient pour le moins ténus avec la série originale, ceux-ci se dévoilent et se confirment même. Nous suivons toujours Jésus et sa longue quête d'une existence heureuse. Lui qui a vécu l'enfer et a su en retirer des choses pour se construire, lui qui a connu l'amour mais a du l'abandonner pour mieux le protéger, il trouve enfin une justification aux épreuves qu'il a enduré. Les auteurs ne vous décevront pas et ont façonné un récit toujours aussi intelligent et soigné. Alors qu'on le voit souffrir un peu plus, la lumière semble enfin se tourner vers Jésus. Bien sûr, les fans de Mutafukaz auront deviné que le catch et plus particulièrement la lucha libre ont un lien évident avec le chemin que prendra le héros. C'est grisant, cohérent et l'on termine cette histoire avec un petit pincement au cœur. Le pari est rempli scénaristiquement et il l'est également côté dessin. Neyef et Run se complètent bien et l'ensemble de la série reste d'une très grande efficacité. Puta Madre est un putain de bon titre du début à la fin.