L'histoire :
Une tornade ravage la petite ville d'Emeraldsville dans l'Etat du Kansas aux Etats-Unis. Une ville paisible et ordinaire où il ne se passe pas grand chose. Linda et Lin y habitaient. Ils avaient pourtant réussi à se réfugier dans un abri souterrain avant l'arrivée de la catastrophe. Insuffisant pour échapper à ses griffes. Peu après, leur fille Dee est de retour après cinq d'absence pour assister aux funérailles. Pendant la cérémonie, l'ivrogne du village, Thomas, débarque pour dire à tout le monde la vérité sur la mort des parents de Dee. Ce n'est pas la tornade qui les aurait tué mais bien une mystérieuse et terrifiante créature connue de Frank, le sheriff d'Emeraldsville. Les jours suivants, d'autres meurtres effrayants viennent ébranler la quiétude cette petite ville, apparemment sans soucis...Que s'est-il passé en 1959 ? Qui serait le tueur ? Autant de question qui devraient plonger Emeraldsville dans le royaume de l'enfer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Angelo Tirotto et Richard Jordan, pour qui c'est la première vraie BD, ont voulu adapté la célèbre histoire du Magicien d'Oz, dans une veine horrifique et fantastique avant la sortie du film sur les grands écrans (Le Monde Fantastique d'Oz). Si le scénario et le découpage sont ici d'un classicisme absolu - une ville rattrapée par son passée et hantée par une créature démoniaque qui terrorise la population en tuant à la chaîne -, force est de reconnaître que la mayonnaise prend rapidement. Le scénariste fait lentement monter la pression grâce à une tension crescendo portant sur la nature même du mystérieux tueur et de ses meurtres, les victimes, ignorantes et naïves, elles, étant incapables de comprendre d'où vient le mal, comme le lecteur. Par moment, la narration révèle quelques lourdeurs ou maladresses, certes, voire des passages peu crédibles, mais l'ensemble est de bonne tenue, via un une intrigue pêchue et bien ficelée. Graphiquement, là encore, on observe ici ou là une qualité inégale, mais le dessin vif de Richard Jordan sait dynamiser les scènes d'action par des angles et des cadrages bien sentis et un character-design séduisant. L'album, porté par un bon rythme aussi, sait ménager ses surprises, ralentir ou accélérer au bon moment, pour un ensemble très fluide. La dernière page pique quant à elle la curiosité du lecteur et lui donne l'envie de poursuivre l'aventure malgré les kilos d'hémoglobine déversés. Bienvenue en enfer ! Loin du conte du fée, voilà un récit plaisant entre horreur et fantastique, à réserver à un public averti. Pas mal.