L'histoire :
La Morning Glory Academy est une université américaine de prestige, pour étudiants surdoués… ou tout du moins « spéciaux ». Ce jour là, l’enseignante Mlle Daramount fait les frais de l’inventivité de ses élèves : l’une d’eux, douée en chimie, a mélangé une poudre explosive à sa craie. La détonation qui suit le premier contact avec le tableau noir, sert en réalité de diversion. Un couple d’étudiants tente alors aussitôt de prendre la poudre d’escampette. Une entité fantomatique chope alors le jeune homme dans un hangar et le tue de manière atroce, en passant à travers sa boîte crânienne. Cet « incident » ne préoccupe guère les responsables de l’académie : il n’était pas « l’un d’eux ». Et de toutes manières, dès le lendemain, une nouvelle promotion est recrutée, avec 6 étudiants tout frais. Parmi eux se trouvent : la blondinette Casey, ultra-douée en physique ; l’arrogant et richissime Ike, apprenti dictateur ; la frivole Zoé, capable de vivre une douzaine d’idylles en même temps ; Hunter, un type juste sympa et incroyablement mature ; la lyrique Jane qui confie sa tourmente psy à son cahier intime ; et Jun, au QI largement supérieur à la moyenne. Tous font leurs adieux à leurs familles et sont conduits à l’université de manière isolée, en voiture. Durant le trajet, tous succombes à un gaz soporifique… avant de se réveiller, une fois à destination. Le premier jour, ils assistent à un brief de bienvenue, accompagné par des images vidéos de mauvais goût (on y égorge une chèvre...). Puis le même soir, les choses deviennent franchement inquiétantes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Morning Glory Academy est la série inaugurale choisie par Atlantic, nouvel éditeur de comics, pour s’installer sur le marché francophone de la BD. Dans cet épisode pilote, le ton est imposé d’emblée, à l’épouvante et au fantastique, avec le massacre d’un étudiant par une entité fantomatique… dont nous n’apprendrons pas grand-chose dans ce premier opus. Puis, après une traditionnelle séquence de casting et de présentation des protagonistes, le lecteur sera hameçonné (ou pas) par les objectifs et procédés impénétrables de cette académie bizarre. Au scénario, Nick Spencer, présenté comme la nouvelle coqueluche des comics outre Atlantique, tient clairement à ménager son suspens. L’ambiance est un peu celle des slashers (les films d’horreur avec des ados), avec des héros qui se heurtent ou pactisent. Casey, la petite blonde de la couverture, semble ici tenir le premier rôle et on sent poindre son idylle avec… (spoiler). Pourtant, l’outrance des comportements des jeunes n’a pas grand chose de crédible, psychologiquement parlant. Et le grand-guignolesque des méthodes employées par cette université encore moins ! Il faut donc accepter ces excès comme postulat de départ, pour accrocher à cette mise en bouche. Le dessinateur Joe Eisma, qui a fait ses armes dans le milieu indé, trouve ici une ligne graphique grand-public, qui ne s’écarte guère des canons du genre. Académique, son dessin accorde la part belle aux personnages (souvent cadrés en buste), avec un minimum syndical d’arrière-plans, que rattrape parfois un découpage dynamique et inventif. Ce début de série parait encore bien tiède, malgré moult conjectures possibles et pas mal de tension, pour permettre de se prononcer…