L'histoire :
Bobby est un petit garçon assez timide. Son père est un travailleur émigré du Mexique qui ne parle pas anglais et sa mère s'enfonce dans une profonde dépression. Bobby n'a pas beaucoup d'amis et il est secrètement amoureux d'une voisine : Lorena Madrid. Il est aussi martyrisé par d'autres enfants qui se moquent de sa tête dont la taille est plus grosse que la moyenne. C'est encore un petit garçon lorsque sa mère décède et qu'il voit la fille de ses rêves s'en prendre à lui par erreur. Bobby est désormais adolescent. Il écoute beaucoup de rock et il est un fan transi d'Alice Cooper. Il apprécie toujours l'école, le lieu parfait pour y croiser les filles et la sublime et inatteignable Monica Tao. Bobby est toujours très proche de son père et l'aide avec les tâches quotidiennes, son paternel ne parlant toujours pas la langue. Assez vite, Bobby se trouve une petite amie, Colette, avant une autre etc. Entre la drague et la musique, l'adolescent prend son temps, comme s'il était spectateur de sa propre existence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les frères Hernandez sont des figures mythiques du comics indépendant depuis la fin des années 70. Gilbert est l'un des plus prolifiques de la fratrie et se penche dernièrement sur des portraits de personnages vivant une époque bien particulière de leur vie. Dans Une tête bien vide, il raconte comment Bobby va passer sa vie à voir ses proches errer autour de lui sans qu'il ne s'émeuve véritablement. Il ne pense alors qu'à deux choses lors de son adolescence : les filles et la musique. Le récit se déroule durant l'éclosion de la vague punk-rock, une des époques qu'adorent les frères Hernandez. Teintée d'éléments anachroniques, l'histoire ravira les fans de l'auteur tant celle-ci décrypte les codes de l'adolescence, entre ses malheurs et ses incompréhensions, sa rage et sa colère. Gilbert Hernandez ne surprend donc pas vraiment mais ce qu'il propose est de bonne facture. Nous suivons les déboires de Bobby avec attention et de temps à autre, une émotion en ressort. Visuellement, le résultat est correct, bien qu'un peu figé. Une tête trop vide n'est pas l'album le plus marquant de l'artiste mais reste cependant digne d'intérêt.