L'histoire :
Un cinéaste répond aux questions de spectateurs dans une salle de cinéma. Après plusieurs interrogations, il évoque son envie de réaliser un film sur la fin du monde, tout du moins sur celle qu’avaient imaginé certains hommes et femmes à la fin du premier millénaire. Comme souvent, les peuplades étaient effrayées par les chiffres symbolisant un grand changement. Cela fait quelques temps qu’il réfléchit à ce projet et comme d’habitude, il aime à se le raconter dans sa tête avant de débuter le tournage. Pourtant, il y a quelques jours, il ne sentait pas bien et après divers examens, des médecins l’ont avertis qu’il avait un cancer. Le réalisateur ne pense pas immédiatement à la mort mais souhaite cependant connaître le temps restant qu’il lui est imparti. Assez flou, le docteur lui donne quelques mois. Des jours durant, le cinéaste ne pense plus qu’à deux choses : son film et sa mort. Lequel des deux sera terminé avant la fin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Neil Gaiman et Dave McKean collaborent depuis de nombreuses années. Le duo est notamment responsable d’excellents titres comme Violent cases, L’orchidée noire ou même Sandman. Ils ont également conçus en 1992 un album appelé Signal to noise, renommé Signal / Bruit pour cette présente édition. L’ouvrage est donc fortement attendu des fans et l'éditeur Au diable vauvert ne se moque pas d’eux. Tout commence par trois courts récits inédits, avant que l’histoire principale débute. Gaiman est connu pour sa narration très particulière et Signal / Bruit en bénéficie d’emblée. Le récit revient sur les derniers jours d’un réalisateur qui espère achever son ultime film (sur une fin du monde hypothétique), avant que la grande faucheuse ne l’emporte. Gaiman évoque des thématiques comme la peur de la mort et il les exploite au mieux. Pour chatouiller les sens du lecteur, il s’appuie sur le travail exceptionnel de McKean, qui mélange allégrement les textures et les techniques. On croise ainsi des hybrides de peintures, de dessins, de photographies et d’échantillons inconnus. Si cette empreinte visuelle est marquante, elle ne plaira sans doute pas à tout le monde. Les fans de récit graphique exigeants peuvent néanmoins se réjouir : cet album bénéficie de la dernière version, plus complète, parue en Angleterre.