L'histoire :
Quelque part dans l'espace, des mercenaires composant l'équipage d'un vaisseau spatial voient un de leurs nombreux prisonniers s'échapper à bord d'une navette. Au terme d'une brève course-poursuite, leur vaisseau est menacé par une monstrueuse planète prête à ne faire qu'une bouchée d'eux. Leur dernier espoir : un saut improvisé en hyper-espace, au risque de débarquer n'importe où (et, surtout, dans n'importe quoi). Un saut hasardeux plus tard, et nos héros – des humanoïdes ayant chacun l'aspect d'un animal particulier – se retrouvent sur notre bonne vieille Terre. L'armée et sa philosophie de négociation à base de plomb arrive vite et ce qui avait commencé par une mauvaise journée au milieu des étoiles va vite tourner en cauchemar dans l'abattoir....
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ouvrage financé de manière participative, Animal Wars est le projet passionnel d'un seul homme : Vincent Dutreuil. Auteur et dessinateur, plus connu pour son travail sur des séries comme Racines ou Ada Enigma (toutes les deux chez Glénat) il a lancé, en 2017, une campagne en ligne visant à financer la parution de ce comics de SF un peu dérangé (et dérangeant, parfois). Malgré les embûches, les contraintes et autres délais, il parvint il y a peu à sortir ce premier numéro, à force de ténacité et aussi grâce aux soutiens de ses fans et amis, ce qu'il ne manque pas de rappeler en préambule de l'album. Maintenant, Animal Wars, késaco ? Sans vouloir gâcher la surprise, disons qu'il s'agit d'une histoire « Rated R » mettant en scène une bande de mercenaires anthropomorphes (chaque membre de l'équipe prenant les traits d'un animal connu) se retrouvant, du fait d'une série de péripéties, au beau milieu de la cambrousse terrienne. Bien sûr, les choses s'enveniment vite. Disons-le de suite, c'est avec la jubilation de spectateurs d'une série B bien fichue que l'on suit ces héros involontaires d'une histoire touchant aussi bien des thèmes chers à la SF (l'inconnu, le rôle inversé d'explorateurs extra-terrestres de notre propre monde) ou à l'horreur (l'anthropophagie, entre autres, à moins que ce ne soit l'anthropomorphophagie (si tant est que cela existe) mais aussi éthiques en abordant la problématique de la maltraitance animale. Les personnages sont attachants (et leur sort d'autant plus déchirant) et le récit est nerveux, sec et servi par des dessins hélas parfois inégaux (parfois aussi même au sein d'une même planche) mais toujours généreux et bourrés d'amour – on le sent – pour la SF qui tâche. Un début imparfait mais qui est aussi ambitieux et gonflé. On souhaite que le développement de la suite soit moins douloureux et, surtout, rapide.