L'histoire :
Dan est détective à Laurel Canyon, dans la banlieue de Los Angeles. Son travail s’effectue dans une ambiance particulière depuis que toute électricité a disparu de la région, il y a un an ! En effet, les habitants se déplacent à cheval et s’éclairent à la bougie, depuis qu’un groupe de terroristes sud-coréens a fait exploser une bombe à impulsion juste au-dessus du cœur de Los-Angeles. Le maire a beau promettre le retour à la normale, tout ce qui a recours à l’électron pour fonctionner semble définitivement en panne. Dan est également un ami intime de la famille du maire depuis qu’il a été engagé pour régler le kidnapping d’une de leurs filles, Beverly. Malheureusement, cette affaire avait coïncidé avec l’attentat électronique et Beverly avait alors été écrasée par un avion de ligne, tombé en panne comme bien d’autres… Depuis ce drame, l’autre fille du maire, Megan, s’est imposée de manière malsaine dans la vie de Dan. Elle l’aguiche quotidiennement et partage avec lui un certain penchant pour l’alcool. Aujourd’hui, c’est le maire lui-même qui a été enlevé, et les kidnappeurs exigent que ce soit Dan qui apporte la rançon de 2 millions de dollars. Or, dans ce chaos généralisé, porter une arme est devenu illégal. Le détective décroche donc son sabre, enfourche son cheval et se rend au point de rendez-vous…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le châssis de ce curieux comics est assez semblable à la trame du roman de René Barjavel, Ravages : cela se déroule dans le chaos résultant de la disparition subite de l’électricité. A cela près qu’ici, le scénariste ne cherche pas à trouver les voies qu’utiliserait l’humanité pour se reconstruire, mais simplement à accorder au récit une ambiance de western dans un cadre urbain du XXIe siècle (d’où le titre). Une fois ce canevas original mis en place et bien calé, Jimmy Palmiotti alterne les scènes violentes et les discussions qui permettent d’entretenir la tension psychologique. Le thriller se déroule alors de manière classique et efficace (évidemment souvent dans l’obscurité), sur fond de combats de sabre et d’alcool. Palmiotti est à nouveau associé au dessinateur Phil Noto, avec qui il a déjà réalisé Beautiful Killer. Le graphisme de ce dernier est en revanche peut-être plus difficile d’accès. Si les personnages sont dessinés avec un certain savoir-faire réaliste, le travail de colorisation (beaucoup d’aplats dans des tons unifiés) ne met pas en valeur les planches. Noto s’est visiblement essayé à un style particulier… et moyennement convaincant. Il n’y a toutefois pas de quoi gâcher le plaisir d’un scénario vraiment prenant.
