L'histoire :
Il se fait appeler « Hasard », il est un cambrioleur insaisissable, l’un des plus réputés (et les plus chers !) au monde, le meilleur dans sa catégorie. Sa spécialité : les bijoux et les objets d’art, qu’il ponctionne plutôt dans les collections privées que dans les musées. Pourtant, alors qu’il vient de s’emparer d’un sabre de samouraï dans un immeuble de haute sécurité, il commet une grosse erreur en se blessant avec la lame. Immédiatement, l’esprit du samouraï Tannen Yojimbo, à qui a appartenu l’arme il y a des centaines d’années, s’éveille en lui. Dès lors, tel un schizophrène, il doit cohabiter avec ce vénérable guerrier, qui ignore tout du monde moderne. Plus fou encore, il dialogue par moment avec l’esprit de certains morts, par l’intermédiaire de Tannen. Brit Morrigan, une inspectrice de police, elle-même ancienne voleuse professionnelle, trouve par des voies illicites le vrai nom de Hasard, alias Russell Jordan Thomas. Elle se lance sur sa piste, alors que ce dernier se rend au Japon, seul moyen de se libérer de son fantôme de samouraï…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de départ de ce comics fantastique est plutôt originale : elle propose de développer les aventures d’un voleur professionnel possédé par l’esprit d’un samouraï. Pourtant, les rebondissements auxquels se livre ce héros cynique sont décousus au possible ! Le passage du format originel, en fascicules souples, à celui du présent recueil cartonné réunissant les 4 premiers épisodes, donnerait-il une vision d’ensemble particulièrement sévère ? Comme à l’accoutumé dans ce type de récit, Fiona Avery, la scénariste, entre dans le vif du sujet en livrant d’emblée la majorité des rouages du synopsis (15% du début du récit). Puis elle délaye le reste (75%) dans des digressions, jusqu’à la confrontation finale (10%) qui permet à Hasard de se libérer de son fantôme. Et quid de l’inspectrice Brit Morrigan qui cherche à le coincer ? Oubliée en court de route ? Cette confrontation entre l’occident moderne et l’orient moyenâgeux s’insère dans un découpage hyper dynamique, mis en relief par Clayton Crain. Le trait acéré et complexe de ce dernier s’avèrerait vraiment chouette… s’il n’était aussi confus. C’est à un point tel, qu’on cherche parfois ce que représentent les cases (surtout les macros plans bourrés de détails). Une impression bien mitigée…