L'histoire :
Une commissaire de police dans la ville de New Amazonia doit se résigner à demander de l'aide à un ancien policier condamné vingt ans plus tôt lors d'une affaire qui a mal tourné. Son androïde personnel confirme à Marlen que Joe Santos est la seule personne qui pourra peut-être les mettre sur la piste d'un criminel qui répand à travers toute la ville une nouvelle drogue mortelle qui fait des ravages. Les consommateurs vivent cinq jours de rêve dans un corps idéal au pouvoir de séduction irrésistible, puis meurent dans d'atroces souffrances. Mais Santos n'est pas n'importe qui. Il était avec Simone, la propre sœur de Marlen, lorsqu'elle a trouvé la mort dans cette fameuse opération spéciale après laquelle il s'est isolé dans la jungle pour échapper aux poursuites. Il va falloir un commando pour le déloger, mais c'est surtout le souvenir de Simone qui va faire céder l'ancien policier retranché. Blessé lui-même et amoindri physiquement, il va accepter un androïde à ses côtés, qui porte le nom de C-Cilia, très agaçant et qui se mêle de tout. Ils se mettent en route rapidement vers le QG de Black Joao, soupçonné d'être derrière la mise en circulation de la drogue mortelle. Les surprises ne font que commencer pour Santos... et pour C-Cilia.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand une bande d'auteurs sud-américains, notamment un scénariste chilien, produisent un comics à l'américaine, ça donne une histoire futuriste réaliste sur fond de trafic de drogue, de policiers douteux et de système politique corrompu. Un condensé de ce qui peut menacer le sous-continent, accompagné d'une bonne dose d'humour autour des robots qui accompagnent les héros avec une drôlerie involontaire. Cette histoire complète semble banale dans sa première moitié, pour finalement révéler quelques surprises de taille qui provoquent chez le lecteur la satisfaction finale d'une histoire bien foutue à laquelle on ne s'attendait pas. Les coupures de journaux en plein milieu de l'aventure semblent ralentir la lecture de prime abord, mais en prenant le temps de les lire, on repart pour une seconde partie parfaitement synchronisée. La mécanique narrative tourne rond, aussi bien Claudio Alvarez que Geraldo Borges ont bossé pour les grands éditeurs américains ; ils savent mettre en scène. Même les robots aux looks un peu datés sont expressifs avec leur yeux faussement inertes. Bref ca tourne, et même si le policier bougon à la retraite semble vivre ici son unique aventure, on aimerait bien le retrouver bientôt. D'ailleurs les dernières pages qui ressemblent à une scène post générique nous en donnent furieusement envie. Ça serait trop bête de gâcher tout le potentiel de New Amazonia !
