L'histoire :
A la recherche d'un logement à son retour d'Afghanistan et de quelqu'un avec qui partager les frais, un vétéran de guerre fait alors la rencontre de son étonnant futur colocataire. Ce dernier parvient grâce à une analyse rapide de minuscules détails à décrire le passé récent de son interlocuteur qui en reste totalement bouche bée. Ils décident alors de s'installer ensemble à Baker Street malgré les habitudes surprenantes de cet homme étrange qui semble être un enquêteur doté de qualités hors du commun. Alors qu'ils savourent leur déjeuner, l'inspecteur Lestrade s'invite à leur table afin de solliciter l'aide du détective de génie concernant une affaire d'état sensible qui requiert la plus grande discrétion. Intéressé par ce défi à sa hauteur, Il choisit donc de se rendre sur place au cœur du quartier de Shoreditch accompagné de son nouveau partenaire, où ils vont alors découvrir une scène d'horreur choquante. Une épaisse flaque de liquide vert s'étend sur le sol du logement et un cadavre éventré git dans la pénombre. Sur le mur une inscription énigmatique rédigée en lettres d'émeraudes intrigue l'enquêteur. Un seul mot : Rache.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nouvel éditeur français Black River se lance dans le monde du comics avec ce titre très attendu. Adapté d'une nouvelle de Neil Gaiman et illustré par le talentueux dessinateur brésilien Rafael Albuquerque, Une étude en émeraude réunit donc tous les ingrédients d'une réussite assurée. Cependant, la plupart des adaptations de l'écrivain anglais, romans ou nouvelles, sont rarement convaincantes en comics tant l'atmosphère qui se dégage de ses textes est incomparable. Ici Gaiman à la judicieuse idée de mélanger deux monuments de la littérature, à savoir le Sherlock Holmes de Conan Doyle et l'univers de Cthulhu de Lovecraft afin d'imaginer une histoire policière et fantastique pesante. Avec ce point de départ alléchant, Rafael Albuquerque, quant à lui, se charge à la fois de l'adaptation scénaristique, associé à Rafael Scavone, ainsi que de l'illustration de la nouvelle. Malheureusement il semble que celui qui a fait des miracles sur la série American Vampire ne soit ici pas dans une grande forme et cela se ressent à la fois dans la construction scénaristique décousue et confuse et dans son dessin clairement bâclé pour certaines planches. Heureusement la colorisation réussie de l'excellent Dave Stewart cache un peu les vides de ces pages aux décors quasi inexistants. Alors que la magie fait intrinsèquement partie de l'œuvre de Gaiman, ici elle semble s'être étrangement évaporée.