L'histoire :
Rose, ranger en formation, s'occupe chaque jour de son pégase dont elle prend soin. Car au quotidien, Rose ne doit faire qu'un avec son cheval. Les rangers survolent le pays, à la recherche de la moindre anomalie, de la moindre perturbation sur laquelle ils peuvent intervenir. Ils doivent respecter la nature et protéger leur prochain des dangers. Rose arrive sur la fin de sa formation. Il est bientôt l'heure pour elle de graver son nom sur le portail des Rangers, un acte hautement symbolique. Ce matin-là, alors qu'elle survole les plaines comme à son habitude, elle pousse un soupir en apercevant Leone, un berger violoniste qui garde ses moutons... Mais qui, pour Rose, passe la majorité de son temps à attendre sans rien faire. Au retour, une amie lui fait remarquer qu'elle n'est pas censée partir sur le terrain seule, sans un ranger. Les plus aguerris ont d'ailleurs rassemblé les apprentis pour leur confier leurs derniers postes de leur formation. Ils devront faire leurs preuves. Rose est appelée sur la fin. Elle sera supervisée par Ranger Julian. Celui-ci doit rester à proximité du camp pour organiser les préparatifs de la cérémonie de Gravure des noms. Par conséquent, Rose se voit attribuer le poste au Pré de l'Oreille d'Agneau... c'est à dire le secteur que surveille Leone, le berger paresseux. Un secteur où il ne se passera aucune grande aventure...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Katie O'Neill nous enchante avec ses albums jeunesse (cf. la saga du Cercle du dragon-thé ou encore Princesse Princesse). Ses fans seront une nouvelle fois servis avec ce nouvel album, un roman graphique de 240 pages qui reste dans un univers similaire. Rose est une ranger en formation, qui hérite d'un poste qui lui semble inintéressant, sans action : elle doit patrouiller sur le domaine que garde Leone, un berger musicien qui lui parait bien paresseux. Les deux protagonistes vont devoir dialoguer et cela pourrait leur ouvrir de nouveaux horizons. Rose se pose des questions sur son identité et sur le nom qu'iel voudrait graver sur le portail des rangers, à la fin de sa formation. Quant à Leone, il n'arrive pas à assumer son talent de musicien devant autrui. Comme à son habitude, O'Neill raconte des histoires douces, accessibles au grand public, dans lesquelles le temps s'écoule lentement, mais où les grandes aventures ne sont jamais très loin. Iel s'attache aux personnages, à leurs sentiments, mais aussi à leurs questionnements identitaires et existentiels. O'Neill réussit à parler d'écologie et de thématique LGBTQI+ de façon subtile, sans nous mettre face à ces sujets de façon centrale et frontale, mais en les incluant intelligemment dans un récit plus large. Malgré une forte pagination, ce roman graphique se lit d'une traite, le texte n'est pas trop présent. O'Neill offre de belles planches contemplatives et les illustrations laissent la possibilité au lecteur de s'évader, de se projeter, sans êtres surchargées.
