L'histoire :
La princesse Sadie est prisonnière d’une tour, Amira est aussi une princesse, mais peu ordinaire. Elle a des envies d’aventures et s’apparente plus à un chevalier qu’à une demoiselle. Elle a un look peu conventionnel pour une princesse et préfère déambuler en pantalon. Et oui, monter en amazone, c’est bon pour les princesses fifille-girly ! Et être à son aise pour cavaler, c’est le début de la liberté. Elle vient en aide à Sadie et la libère de sa prison, une haute Tour. Au fil du temps, ces deux princesses que tout oppose vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié (et plus si affinités). Amira est plus indépendante et masculine, tant par son allure que par son tempérament de feu, alors que Sadie est toute docile et discrète. Amira se sent l’instinct et l’étoffe d'une guerrière. Elle se moque éperdument des traditions et conventions royales. Avec elle, Sadie se sent protégée et en confiance. Et comme à deux on est toujours plus fort(es), elles en profitent pour sauver le prince « Tête-de-nœud » sans oublier, bien sûr, de se moquer de lui. Quelle chochotte ce prince Vladric ! Un brin misogyne, il n'apprécie déjà guère d’être secouru par une princesse... mais alors deux ! Il y a aussi cette vilaine bête noire mi sorcière-mi princesse qui n’est autre que Claire la grande (méchante) sœur de Sadie. Que serait un royaume sans roi ? Sur son lit de mort, sa majesté demande une dernière faveur à ses deux filles : qu’elles dirigent le royaume ensemble. Mais l’aventure n’est pas terminée. Car Claire ne l’entend pas de cette oreille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La néo-zélandaise Katie O’Neil s’inspire de la féerie et du fantastique pour écrire et illustrer ses ouvrages. Après Le cercle du dragon-thé, elle propose ce nouveau conte d’un genre « classico-décalé ». Ses personnages peuvent rappeler les héroïnes Disney, entre Raiponce avec sa belle chevelure d’or (qu’elle cite d’ailleurs) et Pocahontas un brin plus Rebelle. Son graphisme est minimaliste mais efficace. Son trait un peu grossier s'accompagne de couleurs vives à l’inverse de la douceur des contes de fées que l’on connaît. On notera toutefois quelques messages forts et une jolie morale. Outre la tolérance, l’empathie, les deux héroïnes forment un duo qui s’équilibre et prouve que l’union fait la force. Ça n’est pas une exclu : c’est aussi valable dans la vraie vie ! L’autrice dénonce également la pression familiale, la mésentente dans les fratries et la force des conventions sociales. Cette parodie de princesses est écrite avec humour et dérision, avec deux héroïnes modernes et attachantes. Entre amitié et amour il n'y a parfois qu’un fil, ça on le sait... mais entre deux princesses ! C’est un beau pied de nez aux épopées coutumières, une promesse audacieuse que même Disney n’a pas encore osé ! Un conte qui fait du bien car il n'est pas dans le déjà-vu. Bien entendu, tout est bien qui finit bien : elles se marièrent… Évidemment, les gentils gagnent toujours !