L'histoire :
Dans le Maryland, en novembre 1978, une petite fille fait du stop sur le bord de la route. Une voiture s'arrête et l'homme au volant la fait monter. Le type interroge l'enfant sur les cicatrices de son visage et alors qu'il approche sa main pour mieux vérifier les plaies, la fillette se met à crier. L'homme freine brutalement et l'enfant part en courant. Plus tard, un autre individu s'approche. Il l’interroge lui aussi mais le fait avec tact. Il annonce avoir des boissons et des bonbons et lui en donne. La petite fille se prénomme Jill et compte bien aller dans l'ouest. Le chauffeur, Paul Barrow, prétend être de la famille du célèbre tueur Clyde Barrow et a même une arme dans sa boite à gant. Il fait une drôle de proposition à Jill en lui demandant si elle souhaite devenir sa partenaire. Celle-ci est emballée mais n'a pas l'air de remarquer les drôles de coups d'oeil que lui jette le dénommé Paul...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus de Balles perdues avait montré une facette inédite d'un auteur jusqu'ici cantonné aux seconds rôles. David Lapham y montrait un talent incroyable de narrateur et un trait à la précision inattendue. Dans ce second volet, l'auteur délivre trois nouveaux récits. Comme on pouvait s'y attendre, le ton de la première histoire est dans la lignée de ce que l'on a pu lire précédemment. Une petite fille fait de l'auto-stop et est prise par un homme pour le moins louche. Entre des regards tendancieux et des dialogues ambigus, David Lapham explore une fois encore les désœuvrements de l'âme humaine et ses perversions. C'est bien fait et la chute est étonnamment surprenante. Le second récit joue à son tour sur l'impact que peut avoir un meurtre sur une personne innocente. Ce trauma va faire basculer la petite vie sérieuse d'un adolescent en des jours d'une débauche absolue. Là encore, Lapham montre une belle maîtrise et même si la thématique initiale est la même, le récit est bien différent. La dernière histoire est par contre bien moins réussie. L'alternance entre deux réalités fait que l'on s'y perd et qu'on finit même par décrocher. Les deux premiers récits restent de bonne tenue et feront assurément passer un bon moment aux lecteurs ayant appréciés Balles perdues. Une suite plus classique dans un sens mais globalement de qualité.