L'histoire :
A l’occasion d’un long week-end, la famille Loony se réunit au grand complet dans la maison parentale. Les parents annoncent alors aux enfants qu’après une quarantaine d’années de mariage… ils divorcent ! Les réactions divergent selon leurs enfants. Si Dennis, le fils aîné, ne comprend pas, Claire accepte assez facilement, ayant elle-même connu une séparation, tandis que Peter n’a pas l’air très concerné. Il faut dire que ce dernier a toujours été un peu à part, passant ses journées enfermé dans sa chambre. Après une nuit plus ou moins agitée, tous profitent du vis-à-vis de la maison et de la plage. Dennis fait son footing, Peter et Jill, la fille de Claire, s’y promènent. Ils remarquent un club aéré géré par une jolie monitrice. Poussé par sa nièce, Peter essaie de faire connaissance, mais après quelques minutes retourne auprès de Jill. De son côté, Dennis questionne ses parents et essaie de connaître les véritables raisons de leur décision…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré un titre imprononçable pour nous autres francophones, il serait bien dommage de passer à côté de ce Dash Shaw. Adapté par les éditions Ça et là, ce véritable pavé de 720 pages est une franche réussite pour qui aime les récits intimistes. Nous y suivons le parcours de trois personnages qui réagissent différemment à l’annonce du divorce de leurs parents. L’aîné pète un câble et se retrouve totalement perdu, la seconde a l’air blasée, tandis que le cadet s’en fout littéralement, tant il est renfermé sur lui-même. Avec sa galerie de personnages hauts en couleur, l’auteur américain nous fournit une histoire prenante et émouvante. Les trois parties composant le récit se lisent sans pause tant l’intérêt reste en éveil. La narration est originale, marquant parfois quelques pauses, le temps par exemple de nous faire découvrir les différentes sortes de grains de sable ou de gouttes d’eau existantes. Le scénario n’est pas que touchant : il sait également se montrer un peu plus léger, à travers quelques petites touches humoristiques disséminées ici et là. Ainsi Peter a-t-il un faciès de grenouille ! Au niveau visuel, l’auteur ne fournit pas de prestation magistrale. Son trait reste correct malgré tout et la régularité de celui-ci tout au long de l’ouvrage a de quoi impressionner. Une réflexion teintée d’autobiographie, passionnante, à découvrir.