L'histoire :
L'inspecteur Hunter traque toujours Jimmy Yee avec ses bras-droits. Seulement, retrouver la piste d'un homme capable de passer d'un corps à un corps dès qu'il meurt le rend difficilement arrêtable. Soudain, Hunter a une illumination, il sait où trouver le meurtrier ! De son côté, Jimmy cherche à comprendre sa véritable nature. Il se rend donc au zoo, se tue et se réincarne, non pas dans un animal mais dans un touriste situé plus loin. Jimmy sait donc que sa capacité ne fonctionne que sur des humains. Reste à savoir si cette téléportation se fait auprès de l'être le plus proche ou pas. Après une expérience avec deux prostituées placées à des distances spécifiques, cela se confirme. Il va même voir un prêtre, imaginant qu'un exorcisme pourrait être une option. Jimmy établit une liste des choses extra-ordinaires qui lui sont arrivées mais il y en a bien peu. Serait-ce héréditaire ? Ses parents étant morts, il pense alors que tout cela serait dû au chauffard qui a provoqué l'accident mortel qui les a emportés !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Se plonger dans un récit de Jason Shiga est toujours une expérience de lecture aussi drôle qu'étonnante. Avec Demon, l'auteur se lance dans une série longue (4 tomes) et au pitch pour le moins étonnant : Jimmy Yee ne peut pas mourir et à chaque fois qu'il essaie son âme est transféré dans un autre corps. Si le premier album jouait autant sur les zones d'ombre du scénario que sur un rythme complètement débridé, celui-ci se pose un peu plus et explore les différentes intrigues mises en place jusqu'ici. En véritable architecte, Jason Shiga joue avec les codes narratifs et amène ses rebondissements de manière aussi prévisible qu'inattendue. Saupoudré d'éléments scientifiques comme aime tant le faire Jason Shiga, nous avons là une suite qui tient largement la route et ce, de manière assez fine. Alors que l'on s'attendait à une suite un peu bancale ou répétitive, Demon parvient à surprendre et de quelle manière. Si visuellement le style de Jason Shiga est toujours aussi rudimentaire, il participe à l'aspect atypique et déjanté de ce titre, à suivre bien évidemment.