L'histoire :
Dans un futur proche, les robots peuplent notre société. D’animaux de compagnie à domestiques, ils n’existent que pour servir. Ils ont été créés autonomes et leur Intelligence Artificielle leur permet de prendre connaissance de leur existence, d’éprouver des sentiments identiques à ceux des humains et même de les doter d’un libre arbitre. Grâce à ces évolutions, certains se réfugient dans leur monde, une sorte de matrice virtuelle dans laquelle les robots peuvent se donner l’apparence qu’ils veulent, se réunir, se réconforter et parfois… comploter contre leurs créateurs. Dans ce contexte, un jour, un robot domestique se plaignant du traitement infligé par ses maîtres décide de les tuer. Parmi ses victimes, l’un des créateurs de la plus grosse société d’IA. L’affaire fait grand bruit. La police fait appel à Kerri Magnus, une psychologue pour Intelligences Artificielles, afin de retrouver ce meurtrier reclus dans le monde des robots. Car Magnus est la seule à pouvoir rester indéfiniment dans ce monde numérique sans que son cerveau soit endommagé. D’abord réticente, Kerri Magnus va devoir mettre de coté ses activités de psy pour celles de récupérateur d’IA…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Magnus fait partie des premiers comics du nouveau label comics de Casterman, Paperback. On sait les américains assez friands de scenarii d’anticipation, avec les machines qui se rebellent contre les hommes (cf. Terminator). Beaucoup d’encre a coulé sur le sujet. On a notamment eu droit à du très bourrin. Aujourd’hui, avec Magnus, certes le scénario n’est pas d’une extrême originalité, mais il a au moins le mérite d’être dirigé avec finesse par Kyles Higgins. Ici, des robots sont dotés de niveaux intellectuel et émotionnel communs en tous points à ceux des humains. Et dans cette histoire policière aux allures de Matrix (pour les séquences de connexion dans le monde virtuel), les situations scénaristiques se révèlent intéressantes, tout comme le personnage principal de Magnus est doté d’une certaine profondeur. On apprend d’ailleurs qu’il ne s’agit que d’un commencement, l’intrigue se poursuivra… et on en redemande ! Sur le plan du dessin, on est bien servi avec Jorge Fornés au dessin, qui a travaillé avec Marvel pour Avengers, Dr Strange et Chris O’Halloran en tant que coloriste (Black Panther, Avengers, Spiderman/Deadpool). L’ensemble est donc plus que correct. Espérons que tous les comics de la collection Paperback seront de la même veine.