L'histoire :
Dans un bar d'un New York futuriste, Strel, mère célibataire, s'entretient avec Kim, l'une des danseuses qu'elle dirige au night Club, le Catshack. Leur discussion tourne autour d'une danseuse qui vient d'être retrouvée morte, au fond d'un cul de sac. Pendant ce temps, John, serveur au club, travaille d'arrache-pied et tombe face à face avec Daisy, une nouvelle danseuse. Elle est à la recherche de Strel, afin que cette dernière lui explique le fonctionnement du club. Après avoir longuement discuté avec John, la nouvelle arrivée en oublie son journal intime. De son côté, Kim panique un peu à l’annonce de la funeste nouvelle. Maintenant, c'est sûr, elle part s'acheter une arme auprès de Cheik Ali Flesch, un type visiblement peu recommandable. C'est sûrement pour cette raison que Strel décide de l'accompagner. Là bas, elle s'avère même indispensable car elle conseille sa danseuse sur le choix de l'arme. En sortant, elles passent par une rue sombre. A peine l'ont-elles empruntée, qu'un bruit sourd se rapproche progressivement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paul Pope est un artiste à la carrière étonnante, mais aussi au talent énorme. Capable de rendre passionnante une enquête sous acide (Heavy liquid) ou encore de défricher Batman (dans Batman année 100) pour le rendre aussi mythique que celui de Frank Miller (Batman Dark Knight). Ce titre édité par Dargaud est paru en 2002. En plus d'une très bonne édition, le volume mérite le coup d'œil. Pope réussit à surprendre en mettant en scène plusieurs histoires d'amour à travers un décorum futuriste, où la dépravation et la violence règnent à chaque coin de rue. Au fil de ce récit-chorale, on suit donc six personnages aux destins différents, à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. Strel, par exemple, en mère célibataire, a bien du mal à ouvrir de nouveau son cœur à un autre homme. Ce scénario aux pistes multiples ne s'égare à aucun moment : on s'attache vite aux personnages et on a vraiment hâte de savoir ce qui va advenir d'eux, d’autant plus que les dialogues prennent une touche légèrement décalé. Niveau visuel, Pope montre toujours un style inimitable, un croisement improbable de moult influences (manga, comics, BD), entièrement en noir et blanc. Ce one shot nous montre une histoire où l'amour tient une place omniprésente, dans une atmosphère crasseuse presque punk. Un classique du comics indépendant !