L'histoire :
Sansa n’en peut plus. Cette prison d’or l’étouffe, d’autant qu’elle vit sous la bannière Lannister, les mêmes qui ont assassiné son père sous ses yeux. Le bouffon Florian vient la voir pour lui donner des nouvelles. Lord Stannis progresse et détruit tout sur son passage. On dit qu’une sorcière rouge le conseille et lui demande de perpétuer des massacres toujours plus grands pour le bien de son dieu. Va-t-il arriver aux portes de la cité ? Que va-t-il se passer si les Lannister perdent le siège ? Elle frémit à cette pensée, mais elle est également heureuse à l’idée que la ville qui a tué son père puisse un jour brûler totalement. En attendant, elle décide de méditer sur son sort sur les remparts de la citadelle de Maegor. Elle ne voit pas que quelqu’un se rapproche subrepticement d’elle. Une formidable silhouette la tient par le poignet : il s’agit du Limier. Ce dernier la regarde avec un air cruel, la moitié du visage calcinée. Pour la calmer, il lui rappelle qu’il lui a sauvé la vie alors que le peuple cherchait à l’humilier et à la rabrouer. Sansa ne se souvient que trop bien de cet épisode : de la violence de la foule qui était prête à l’étriper sur place, mais aussi du chevalier qui l’a défendue en massacrant les misérables gueux qui osaient porter la main sur elle. Le Limier refuse toutefois d’être un héros ou un chevalier plein de noblesse. Il n’a fait que son devoir, mais il a apprécié semer la mort autour de lui. Il faudra qu’elle s’y fasse : le monde n’est pas un conte de fées et il faut se montrer impitoyable si l’on veut survivre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cycle La bataille des Rois se conclut sur ce quatrième tome. Cette adaptation est très fidèle aux livres de George R. R. Martin et on le voit encore plus ici. En effet, la profusion de textes et d’encadrés narratifs détonne par rapport au monde de la bande dessinée, rendant la lecture exigeante mais aussi passionnante. On a presque l’impression de lire les romans avec les dessins en plus. L’exigence, il faudra aussi l’accepter avec la prolifération des personnages. On connaît l’univers de Game of Thrones. Que ce soit avec la série télévisée, les romans ou les comics, il faut s’accrocher pour arriver à suivre toutes les maisons et les complexes interactions qui en découlent. Mais c’est aussi l’un des points forts de cette série. On oscille sans arrêt entre une myriade de personnages qui se déchirent pour un petit bout de pouvoir. Dans ce tome, on aura droit à quelques séquences de haute volée avec, par exemple, la bataille épique de la Nera ou encore le combat spectaculaire délivré par Tyrion. Les dialogues sont littéraires et collent parfaitement à la personnalité de chacun des personnages, comme les remarques cinglantes et désespérées de Cersei ou la folie orgueilleuse de Theon. Vous aurez en plus une version différente de ce que vous connaissez, si vous n’avez vu que la série télévisée. Le graphisme n’est pas qu’un faire-valoir, malgré l’abondance de textes. Au contraire, il accompagne avec talent et inventivité les longues descriptions écrites. Les passages de rêves sont des modèles de dessins créatifs. On aurait aimé un peu plus de charisme dans la représentation des personnages, mais Mel Rubi délivre tout de même un beau travail. Une adaptation digne des romans !