L'histoire :
Dilbert est un employé modèle. Ingénieur informatique pour une grosse boîte de renom, la cravate au garde-à-vous, il n’est pas très sociable mais toujours prêt à y mettre du sien. Actuellement, un collègue de bureau rencontre par exemple un douloureux problème : on essaie de faire de lui un robot. C’est que le dernier logiciel est truffé d’erreur et qu’y remédier coûterait près d’un million de dollars (!). Mieux vaut donc prier que les clients ne se rendent compte de rien. Les clients et le PDG qui doit venir en visite sous peu de jours. Donner « l’illusion » de l’effectif ne suffit pas et il faut trimer pour y arriver. Alors Dilbert a eu l’idée de « sympathiser » avec les gens de son service. Histoire de recueillir leur adhésion et de faire des émules. Richard est ainsi devenu l’idole d’Asok, le prétendu robotisé. Supprimée la pose déjeuner ? Un « déjeuner de travail » ? Qu’à cela ne tienne, Richard mangera tous les sandwichs proposés durant la réunion puis ira encore manger après ! Un héros vengeur, vous dis-je, un vrai héros. La visite du PDG s’étant mal passée, le boss de Dilbert a été rétrogradé. Il faut donc lui apprendre à se comporter en ouvrier de base. D’abord les maths, indispensables pour coller les représentants. Puis les fausses rumeurs, idéales pour plomber le patron. Quoique, crier partout son incompétence ne suffit pas toujours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’un des derniers slogans en vogue ces dernières années est le « j’aime ma boîte ! », histoire notamment de tordre le cou à une prétendue aspiration à travailler moins. Déclinée en tee-shirts ou autre, l’idée est pourtant discutable si on en juge à l’aune de ce Harcèlement continu venu du pays même de la libre entreprise. Ce second recueil de strips signés Scott Adams date de 2002. Mais bien qu’ « anciens », leur caractère « intemporel » – l’absence d’actualité trop chaude – ne diminue en rien le propos malin et pernicieux qui caractérise les aventures de Dilbert. Personnage né à la fin des années 80 d’une solide expérience du monde de l’entreprise, Dilbert est un anti-héros qui surnage. Dévoué corps et âme à sa boîte, il se débat au milieu de caricatures notoires, ses collègues de boulot lui apportant la réplique consternante attendue. On comprend à la longue sa misanthropie. Sinon, disputées le plus souvent en trois cases, les aventures de Dilbert excellent dans le monde de la brève. La chute fait mal et tombe rarement à plat – pour qui connaît. Côté dessin, n’attendez rien. Scott Adams a appris à griffonner lors de longues et ennuyeuses réunions de travail. C’est minimaliste, tout arrière-plan absent (si l’on excepte la couleur de cette édition française). Quelques erreurs probables sont aussi à signaler dans l’attribution de certaines « bulles » (en fait inexistantes) comme en pages 13 ou 24, où le sens à échappé. Dargaud aime les recueils gags. Humour corrosif et expert. Mais ne dit-on « qui aime bien châtie bien ? »…