L'histoire :
Le prince Guiv a commis l’irréparable… Il a levé le glaive sur Layth, le prince régnant sur la cité de Marv. Il doit uniquement son salut à sa sœur Guilan qui a plaidé sa cause auprès de son mari. Mais même si son beau-frère a pardonné, Guiv quitte le palais : celui qui aurait normalement dû prétendre au trône sent qu’il doit accomplir un tout autre destin. Inexorablement attiré par le désert et suivi par un étrange oiseau qui semble tout connaître de son avenir, Guiv, à force de vaillance, parvient à gagner une ancienne citadelle. Tout semble en effet laisser croire que c’est ici qu’il a un rôle à jouer… Quatre siècles plus tard, dans la même ville, c’est l’espiègle princesse Shirin qui, sous l’apparence d’un petit mendiant, quitte les dorures du palais, dégoûtée par les pratiques de son puissant papa. Elle gagne bientôt les abords d’un antique palais. Comme par magie, un jeune homme lui apparait au fond d’un puits. A sa plus grande surprise, il la prénomme Guilan et se présente comme Layth, souverain de Marv et prince des ruines… Celui qui lui conte une histoire vieille de plus de 400 ans est en réalité Ferdos, le gardien des eaux qui se cache dans les ruines pour de mystérieuses raisons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On entend d’ici les mauvaises langues se gausser en trouvant une énième série envahir les bacs des librairies avec pour seul intérêt l’emprunt de son titre à un célèbre jeu vidéo. On les voit s’offusquer du manque d’imagination des auteurs qui sautent sur la moindre occasion pour adapter un produit rémunérateur. Mais si notre absence de candeur empêche de ne pas voir, dans ce Prince of Persia, un petit coup marketing bien senti, il faut bien reconnaître que ce début de diptyque est une agréable surprise. En effet, plutôt que de faire un pâle copier/coller de l’un des scenarii de ses jeux, Jordan Mechner, le créateur, décide via le talentueux A.B Sina de nous offrir un récit parfaitement indépendant. Evidemment, l’histoire n’est pas dépourvue de la substantifique moelle qui a fait le succès du jeu et on retrouve, à ce titre, princes et princesses luttant pour le pouvoir ou la survie. L’intérêt de cette série dessinée est de nous immerger au cœur d’un véritable conte persan, avec le zest de légende et de fantastique qui fait généralement tout le charme de ce type de récits. La deuxième bonne surprise est graphique, puisqu’on nous propose un dessin diamétralement opposé à la surabondance d’effets spéciaux et au « lissage » informatique qu’une adaptation de jeu vidéo 3D aurait pu proposer. Reste au scénario à confirmer ses bonnes intentions pour permettre à cette adaptation de rentrer à son tour dans la légende…