L'histoire :
Un soir, le bar de Tom McKenna, commerçant sans histoire de la petite ville de Raven’s Bend, est attaqué par deux junkies déchaînés. Etonnamment, McKenna conserve son sang froid et, en état de légitime défense, tue un de ses agresseurs et blesse le second. Si ce fait divers lui vaut la reconnaissance des habitants, il a également droit au zèle des journalistes… Son histoire provoque des échos jusque dans la presse de Chicago. Quelques jours plus tard, alors que la tension médiatique retombe enfin, un vieux borgne se présente à son bar, accompagné de deux hommes de main. Il dit reconnaître en McKenna une vieille « connaissance », l’appelle Joey, et exhibe un doigt qu’il lui aurait lui-même coupé de nombreuses années auparavant. Si il manque en effet ce même doigt à la main de Tom McKenna, ce dernier nie en bloc être cette personne. Dans les jours qui suivent, les 3 hommes tournent avec insistance autour de la famille McKenna, qui se sent menacée. La police identifie en ce sinistre trio de dangereux criminels issus de la mafia. A nouveau interrogé sur son passé, McKenna livre toujours la même version : il n’est pas ce Joey et n’a rien à voir avec cette histoire. Jusqu’au soir où…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention, album coup de poing ! Rééditée dans la même collection que Les sentiers de la perdition, Dark Night, cette histoire mafieuse ultra violente va en scotcher plus d’un à son fauteuil. Le dessin en noir et blanc de Vince Locke, savamment torturé et sombre à souhait, colle parfaitement à l’ambiance sordide du récit. Mieux vaut avoir des tripes pour espérer terminer la lecture de ce petit bijou d’horreur. Tout y passe dans le registre des armes susceptibles de faire des dégâts abominables : flingues, mitraillettes, haches, barbelés, batte de baseball, perceuse, tronçonneuse… Au scénario, John Wagner (également co-créateur, dans un autre registre, du Judge Dredd) parvient à insuffler une tension qui va crescendo. Durant le premier chapitre, le suspens est parfaitement maintenu quant à l’implication du héros dans un éventuel passé violent. Puis après un deuxième mouvement en forme de flashback, tout aussi palpitant, les auteurs nous plongent dans une forme paroxystique de l’horreur, carrément flippant, en guise de dénouement. Autant dire que l’adaptation cinématographique sorti au cinéma en 2005 avait fort à faire mais devant le casting (Viggo Mortensen, Ed Harris) et le réalisateur (David Cronenberg), le pari fut relevé avec brio.Voici en tout cas un excellent comics made in US !