L'histoire :
En juin 1995, Almudena et sa mère prennent la route dans un taxi. L'adolescente de 14 ans (bientôt 15) fait la tête. Elle sait qu'elle va passer le pire été de toute sa vie. Sa mère doit partir pour une durée de trois mois, pour une tournée internationale avec une production de danse. Un rêve éveillé pour la maman, un cauchemar pour la fille. Car elle va devoir passer ce temps sans sa mère, sa seule famille, dans un endroit qu'elle ne connaît pas, avec une personne qu'elle n'a jamais connue : son père. Almudena a tout essayé pour négocier une autre alternative. Elle pouvait rester seule à la maison, elle est grande maintenant : inenvisageable pour sa mère ! Sinon elle pouvait rester avec Katrina, la copropriétaire du studio de danse de sa maman : non, Katrina est trop tête en l'air. Elle a même essayé de l'apitoyer en prétextant qu'elle allait rater l'anniversaire de sa fille : échec total, elle sera de retour moins d'une semaine après et lui promet de lui offrir un anniversaire digne de ce nom. Résultat : Almudena roule vers l'inconnu et ça ne la réjouit pas du tout. L'adolescente a souvent pensé à ce père qu'elle ne connaît pas, sa mère ne lui en parle pas... Elle se l'est imaginé de multiples manières, toujours en l'idéalisant un peu. Alors, lorsque la porte du taxi s'ouvre et qu'elle découvre à quoi ressemble son père, elle est presque déçue. Sa mère ne doit pas rater son avion, elle part en trombe. Almudena se retrouve face à cet homme qui lui est étranger. Et qui parle espagnol. Elle n'en comprend pas un mot... Elle va devoir s'y habituer et – qui sait – peut-être en apprendra-t-elle plus sur ses origines ? Elle pousse la porte de la très belle maison et découvre un champ de ruines. Le bâtiment est inhabitable, il est en travaux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Samuel Feer et Julia Mar ajoutent un nouveau titre à la collection Waves de Delcourt, destinée à un public « young adult ». Dans ce roman graphique, l"adolescente Almudena doit passer trois mois en plein été avec son père qu'elle ne connaît pas, car sa maman part pour une grande tournée. Elle sait qu'elle va passer le pire été de toute sa vie car ils ne parlent pas la même langue, ils ne se connaissent pas et la maison est une ruine qu'il faut rénover. En prime, elle va devoir mettre la main à la pâte. Pourtant, cette expérience qu'elle appréhende énormément pourrait être un accélérateur de vie. En effet, cela lui permettra d'apprendre à se connaître individuellement, d'en apprendre davantage sur ses origines et son autre culture. Elle va aussi faire de nombreuses rencontres qui vont la marquer à jamais. Le scénario est plein de bonnes intentions et l'histoire, au départ anecdotique, finit sur une note touchante. Cependant, même si de nombreuses thématiques pertinentes sont abordées, elles sont insuffisamment développées et c'est un peu dommage. On aurait aimé que la barrière linguistique soit creusée, tout comme la présence de personnages queer, ou encore les difficultés sociales rencontrées par les protagonistes. Les auteurs créent un microcosme, effrayant au départ pour Almudena, mais qui va finalement devenir sa famille de cœur. Les illustrations auraient aussi pu être plus travaillées. Elles permettent une lecture fluide, mais ne sont pas toujours très élaborées. Les couleurs solaires apportent du dynamisme à l'ouvrage. Ce récit adapté au public cible offre une parenthèse sur une relation père-fille qui se crée et sur la découverte d'une nouvelle culture.