L'histoire :
La Terre a été ravagée par l'invasion de monstres que Lovecraft n'aurait pas reniés. Parmi eux, les plus destructeurs ont été les Odgru Hem. Le B.P.R.D. a pu les éradiquer, en tuant leur mère, l'Odgru Jahad, mais il a payé un prix atrocement élevé. Johann a tué la bête immonde mais y a laissé la vie. Le QG du Bureau a été détruit, provoquant aussi le décès de Kate. Panya a également été victime du conflit et Abe Sapien est en stase. Nul ne peut savoir s'il décline lentement vers l'issue fatale ou s'il a encore des chances de survie. Dans cette apocalypse, les membres du B.P.R.D. ont encore fort à faire. D'autres monstres subsistent, comme les Têtes de Marteau mais un danger d'une autre forme a émergé, avec l'apparition de diverses sectes, comme celle de Taos, au Nouveau-Mexique, dont 233 membres se sont suicidés. Partout dans le monde, les relations internationales ont radicalement changé et les tensions n'ont fait que s'amplifier. Si Liz Sherman a réintégré l'équipe d'enquêteurs après avoir été blanchie, le directeur du B.P.R.D. l'envoie en mission à Parkinson, en Caroline du Nord. Une zone que les autorités n'excluent pas de faire bombarder...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après B.P.R.D., B.P.R.D. Origines et B.P.R.D L'Enfer sur Terre, voici donc la suite de la série devenue apocalyptique : B.P.R.D. Un mal bien connu. On ne trahira rien ni personne en vous disant que sa meilleure punchline, c'est le retour de Hellboy ! Non, la couverture n'est pas mensongère et il vous suffira le lire le pitch de 4ème de couv' pour que vous en ayez la confirmation. Un retour au premier plan qui éclipserait presque celui d'un autre personnage fondamental de la série : Abe Sapien. Les deux créatures surnaturelles se partagent donc la vedette de cet opus et leur come back est sacrément bien mis en scène, puisqu'il ménage également beaucoup de suspens et de tensions psychologiques. Abe est secoué, encore pourchassé par ses terribles origines et un peu K-O par tout ce qui lui a échappé durant son coma, à savoir les évènements à l'origine de la mort de ses camarades. Quant à Hellboy, il manifeste beaucoup de distance avec ce qui se passe. Alors on en vient à la trame de ces 260 pages : une gamine qui en réalité est un démon qui veut, une nouvelle fois, ouvrir les portes de l'Enfer sur Terre. Certes, le moteur narratif est classique mais avec le «Mignolaverse», c'est plus la façon dont le récit est traité que son fond qui importe. Après tout, au bout de plus de 60 albums qui le consacrent, difficile de s'attendre à autre chose et il faudrait faire la fine bouche pour trouver à y redire. Côté visuel, on est carrément au top : chacun connait la puissance et la noirceur du trait de Laurence Campbell et le lecteur se délectera également de trouver un petit chapitre, sous forme de parenthèses, dessiné par le légendaire Tim Sale. Autre «bonus», quelques pages signées de Mike Mignola himself, qui ouvrent la seconde partie du bouquin, à laquelle participe largement un Sebastian Fiumara des grands jours. Voilà, c'est pas le moment de lâcher l'affaire parce que cet album renferme toutes les qualités des histoires de Mignola. Qualités qui, elles aussi, sont bien connues !