L'histoire :
Quelque part dans le Lancaster, en Pennsylvanie, au milieu d'un vaste champ, une maison de fermiers, avec sa grange attenante peinte en rouge, comme on en trouve des centaines dans la région. Ce décor tranquille est pourtant le théâtre d'une scène hallucinante : la porte de la grange vole en mille morceaux. Une créature à la peau diaphane et aux canines excessivement longues vient de la traverser. Dans son dos, une autre créature rouge et aux allures imposantes, dont deux cornes surplombant son front ont manifestement été coupées, rigole. Il s'agit de Hellboy, qui interpelle le vampire : « Hé, crocs blancs, t'as pas oublié quelque chose ? ». Exposé au soleil, le suceur de sang se consume aussitôt dans un long cri d'agonie. La famille propriétaire des lieux assiste au spectacle, médusée. Hellboy les rassure : leur problème est réglé définitivement. C'est alors qu'un chien vient mâchouiller le bas de sa veste, lâchant aussitôt sa prise et se mettant à l'arrêt face à la foret qui longe les champs. Ce chien n'appartient pas aux fermiers, qui le voient pour la première fois. Ils avertissent Hellboy et lui conseillent de ne pas le suivre, car il se dit qu'il se trame des choses étranges dans cette foret. Il n'en fallait pas plus à la créature de l'Enfer pour la convaincre de suivre le chien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Huit ans après la parution du premier volume, primé aux Eisner Awards, voici donc une suite avec un guest de taille, puisque Mike Mignola vient co-écrire une rencontre avec les animaux domestiques du paranormal et son mondialement célèbre Hellboy. Certes, ce n'est qu'une histoire parmi les 8 nouveaux chapitres, mais c'est celle qui ouvre le bal macabre et qui amène un peu de surprise. Parce que pour le reste, on est dans la droite lignée du premier volume. On peut noter également l'arrivée aux dessins de Benjamin Dewey, qui respecte à la lettre la charte graphique (et en particulier les couleurs directes en aquarelle) de Jill Thompson. Alors si l'ensemble est agréable et divertissant, on ne vous cache pas non plus qu'à nos yeux, il n'y a tout de même pas de quoi casser trois pattes à un canard ectoplasmique. Des récits aux personnages animaliers, on n'en compte plus. Des histoires à frissons, avec toute la panoplie de monstres imaginables et sortis d'autant de contes, c'est pareil, bien malin qui pourrait en dresser une liste. Tout ça pour vous dire que les Eisner sont gage de qualité, mais qu'ils ne riment pas toujours avec les superlatifs. Il faut bien avouer que les dessins, aux limites de la peinture, donc, sont beaux, mais on pourra cependant rétorquer que les scénarios ne sont pas toujours ébouriffants, loin de là. Pour conclure, vous ne serez certes pas déçus par la série, ni par ce volume 2, mais ne vous imaginez pas non plus trouver ici de quoi marquer définitivement votre imaginaire, malgré la hype et les récompenses raflées outre-Atlantique...