L'histoire :
En 1979, un nain est assis dans un bar, lisant une lettre. Alors qu'il attend son verre de whisky, deux clients ainsi que le serveur se moquent de lui et de sa taille et lui font servir un chocolat chaud. Le petit homme le boit et prend la direction de la sortie. Un gamin s'approche alors et se moque à son tour de lui. Le nain ne perd pas un instant et et décoche une beigne à l'enfant, pendant qu'au même moment, une explosion détruit le bar : le barman, en ramassant la tasse de chocolat, ayant découvert une grenade dégoupillée. Arrivé à la gare, le nain demande un billet en direction de Nashville. Il n'a pas envie de retourner dans l'Etat dans lequel il a grandi mais il n'a pas le choix. Fils d'un fermier généreux et optimiste, il est devenu orphelin très jeune et a même essayé plus tard de s'engager dans l'armée. S'il s'est vu refuser cette opportunité, il rencontra un employé d'une agence gouvernementale. Celui-ci vit dans cet homme de petite taille le potentiel nécessaire pour explorer les tunnels des viêt-congs. Après un long entraînement, il fut surnommé « la toute petite mort » par certains ennemis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En parallèle de sa série The Goon, Eric Powell trouve régulièrement le temps de laisser vagabonder sa fertile imagination sur d'autres projets. Après Chimichanga, l'auteur s'associe à son ami Tim Wiesch sur Big Man Plans. Eric Powell aime les héros atypiques et après le Goon ou la petite fille à barbe, c'est cette fois-ci un nain qui va se lâcher dans une quête vengeresse. Le jour où il reçoit un courrier de sa meilleure amie, le petit homme choisit de retourner dans sa ville natale, où il a connu bien des malheurs et d'y faire couler le sang. La violence a toujours été présente dans l'œuvre d'Eric Powell mais dans Big Man Plans, elle atteint un niveau inédit. Loin de n'être qu'une succession de scènes sanguinolentes, le récit bénéficie d'une narration particulièrement immersive. On sent la colère du héros monter à chaque page pour exploser totalement lors de séquences aussi sadiques que violemment dégoûtantes. Sombre, malsain et parfois drôle, Big Man Plans plonge le lecteur dans l'enfer d'une vengeance impitoyable comme jamais nous n'en avions lues en bande dessinée. Et que dire du visuel proposé par l'artiste américain ? Exceptionnel une fois de plus. Eric Powell a une approche d'une efficacité redoutable. Dans la droite lignée des derniers The Goon, son style est d'une grande variété et vous mettra plus d'une claque. À l'origine, Big Man Plans est né de plans galères entre les deux auteurs-amis et de cette idée qu'un jour ils proposeraient un truc qui défonce. De quoi inventer une nouvelle maxime : "Jeu de nain, jeu de vilain !"