L'histoire :
Au début du XXIème siècle, la Tyrell Corporation fit progresser l'évolution des robots jusqu'au stade Nexus. En créant des êtres artificiels virtuellement identiques aux humains connus sous le nom de Réplicants. Dotés d'une force et d'une agilité accrues, les Réplicants servaient essentiellement d'esclaves dans des mondes colonisés ou de soldats des zones de combats à haut risque. Après leur interdiction sur Terre, les Blade Runners, agents d'une Police spécialisée, furent chargés d'éliminer tous les contrevenants, dès leur détection. Ash, l'inspecteur Aahna Ashina, basée à Los Angeles, fut une des premières à être chargée de cette mission. Elle est la meilleure des Blade Runners et le démontre encore aujourd'hui. En face d'elle, dans une serre botanique fermée au public, Benjamin est assis. Il présente de multiples plaies et contusions. Il est désormais neutralisé, car il a tué cinq personnes. Mais son sort n'est pas enviable, Ash lui demande d'extraire ses yeux artificiels. C'est ça où être disséqué vivant par un de ses potes légiste. Et ça permettra à la Blade Runner d'empocher une belle somme d'argent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien des BD dérivées d'univers du cinéma débouchent sur un résultat médiocre et s'attaquer à un mythe comme Blade Runner était donc un pari risqué. Autant vous le dire d'emblée : le pari est relevé et plutôt de belle manière. Il suffit d'ouvrir le livre pour constater que la proposition visuelle est déjà digne de la beauté des fondations amenées par Ridley Scott. Andres Guinaldo ne s'est pas amusé à essayer de cloner le grain et la lumière du film mythique mais le soin qu'il amène aux décors, le trait fin et précis de ses personnages, ses cadrages et le dynamisme de ses planches flattent l’œil du lecteur. Côté couleurs, Marko Lesko alterne les effets de lumière digitaux et des teintes plus sombres, pour amener aussi une palette d'ambiances propre à ce Los Angeles fictif et flippant à souhait. Voilà donc un préalable incontournable rempli : celui d'une esthétique qui s'inscrit dans la fidélité, en tout cas une interprétation séduisante pour qui est attaché à Blade Runner. Ce n'était pas une mince affaire, mais quid de l'histoire ? Bien évidemment, elle ne contient pas la puissance émotionnelle du film initial, mais le cahier des charges est pourtant bien rempli. Ash, le personnage principal, est une Blade Runner qui doit affronter des difficultés de taille liées à sa propre histoire. La psychologie du personnage fonctionne : cette femme est dure et à la fois attachante de par ses fragilités. Quant à l'enquête qu'elle va mener, elle est plutôt bien ficelée car la narration s'avère vraiment fluide. Le rythme est bon : suspense, tension et rebondissements sont au rendez-vous, sans qu'on trouve de grosses ficelles. La trame est certes classique, mais elle ne compte pas de faiblesses. Et il y a aussi ce qu'il faut de drame, caractéristique propre à ce que vivent les Réplicants. A l'arrivée, si on ne peut pas parler de chef d’œuvre comparable à l’œuvre qui inspire ce comics, il faudrait être mauvaise langue pour dire autre chose qu'il vaut clairement le détour.