L'histoire :
2029. Los Angeles. Ash est une Blade Runner. Son job : traquer les Réplicants. Elle enquête sur un réseau rebelle et tombe sur Yotun, un Nexus 6 qu'elle était sûre d'avoir tué douze ans plus tôt. Ce n'est pas une bonne nouvelle du tout, parce que cela signifie également qu'il vit au delà de sa date d'obsolescence programmée ! Le problème pour Ash, c'est que sa couverture est grillée et Yotun n'est pas du style à éviter l'affrontement, d'autant plus qu'il sait qu'il aura le dessus. Ash est coincée, car le Réplicant va s'en prendre à sa compagne, Freysa. Les deux femmes ont compris ce qui se joue et ont tenté de le mettre en échec. Yotun est un chef de clan, un chef spirituel, mais aussi un chef de guerre et il vient de la déclarer en éliminant le conseil municipal de Los Angeles ! La seconde attaque vise le commissariat. En quelques minutes, il n'en reste plus rien. Se rendant maître des réseaux de communication, Yotun appelle tous les Réplicants à se révolter contre leurs maitres. Mais tant que Ash sera vivante, la chasse ne sera pas terminée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les habitués des séries dérivées en comics le savent : rares sont celles qui se montrent à la hauteur des attentes, à défaut de se placer sur les mêmes sommets des œuvres dont elles sont une sorte de continuité. Heureusement, il existe des exceptions et les récits de Mike Johnson, illustrés par le talentueux Andres Guinaldo, en font partie. Certes Blade Runner 2019, puis 2029, dont l'arc s'achève ici, seront jamais cultes, contrairement aux livres de Phillip K. Dick, inspirateur du film de Ridley Scott, mais ils ont l'avantage de ne pas dévoyer leur univers. Avec le recul que nous donne désormais la série, on peut mettre en avant des points forts. Le premier est que Ash est un personnage réussi, qui incarne aussi une forme de liberté dans une société très contrainte. Ash est en effet amoureuse d'une femme... mais qui n'est pas humaine puisqu'elle est un Réplicant ! Alors voici une héroïne transgressive, qui fait preuve aussi de moral en refusant d'éliminer les Réplicants non dangereux. Le hic pour elle, c'est qu'elle retrouve Yotun. Et là aussi, bonne pioche car le méchant de cet arc se révèle également être une créature en souffrance. Avec lui, on retrouve un peu de Roy Batty, c'est dire aussi si la dramaturgie est présente. Ce succès artistique est aussi le résultat qu'on doit à Andres Guinaldo et Marko Lesko. Quand le premier assure avec un chara-design et des décors soignés, le second appose des couleurs froides qui conviennent parfaitement à l'ambiance froide et violente de l'univers. Vivement la suite, 2039.