L'histoire :
Les nuits de la Nouvelle-Orléans downtown peuvent être agitées. Ce soir-là, un type à l'allure bien crade déambule, chantant comme s'il donnait un show. Il a le nez encore empoudré et les yeux complètement écarquillés. Le mec est en plein trip, il vit par procuration le live qu'un chanteur donnait avec son groupe de Métal. Il a pris de la cendre, une drogue qui se popularise parce qu'elle fait véritablement voyager ses consommateurs. Ils vivent une expérience différente à chaque fois. Dante est le dealer qui fait son business en pleine rue. Un groupe de jeunes s'approche de lui. Ils sont venus de loin, ayant eu l'écho de cette nouvelle dope et veulent l'essayer. Les sachets s'échangent contre la monnaie et Dante prodigue les conseils de base : y aller mollo lors de la première prise, parce que ça peut être violent... Quelques minutes après, il appelle son contact. Il est à sec : tout le matos est parti. Le grossiste lui explique qu'il va falloir faire patienter un peu les clients : un réapprovisionnement est en cours. Une fois qu'il a raccroché, il hèle deux gus. Tous trois sont dans un cimetière. Ils sont en train de profaner les tombes, car l'extrait qui permet d'élaborer la drogue, ce sont des cadavres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cullen Bunn s'est taillé sa part de popularité chez Marvel, avec en particulier Deadpool, mais il a fini par se tailler (tout court) de la Maison des Idées, qui l'a laissé sur la brèche l'an dernier. Qu'à cela ne tienne, le voici de retour avec une série signée chez Boom Studio ! dans un registre qui n'a rien à voir avec les supers. En effet, c'est un polar fantastique, avec un brin d'horreur qui tire vers le glauque qu'il nous propose ici, dans une co-création avec Jonas Scharf, le dessinateur. L'idée de base est bien déjantée : il s'agit d'une famille qui tient le marché d'une dope aux effets très spéciaux. Extraite de cadavres, elle fait revivre aux consommateurs les situations vécues par leur «source». Alors imaginez sniffer l'essence d'une star du porno, d'un tueur d'élite ou d'une rock star et vous vous figurez aisément le résultat sous produit... L'ennui, c'est que quand une came fait du chiffre, les grosses mafias veulent récupérer le marché. Et c'est ce qui va se passer. Mais comme rien n'est jamais simple, la mère de famille utilise la dope issue du cadavre de son mari pour pouvoir vivre encore avec ses apparitions et il n'est pas question pour elle qu'elle cède sa «licence». Avec ce pitch improbable, Cullen Bunn nous entraîne dans une guerre des gangs, avec son lot de flics pourris et d’assassinats horribles. Ça déblaie sévèrement et sans états d'âme et il faut avouer que le dessin assez réaliste de Jonas Scharf, sur des couleurs très réussies d'Alex Guimaräes, amène sa part de spectaculaire. Violent, nerveux et sombre, ce premier volet a de quoi séduire les amateurs de récits hardcore.