L'histoire :
En mars 1976, Teeg Lawless est tranquillement dans sa cellule en train de lire un comic-book. S'il est ici, ce n'est pas parce qu'il a commis le braquage d'un fourgon blindé, ce qu'il a bel et bien fait, ni pour avoir avoir agresser un pauvre type dans un bar, chose qu'il a aussi réalisé, mais pour ne pas s'être présenté devant le juge des délits routiers. Une peine d'un mois a été prononcée et la moitié a déjà été effectuée. Teeg faisait profil bas. Concentré dans les aventures d'un barbare nommé Zandarg, il est interpellé par un type costaud l'avertissant que le caïd de la prison souhaite le voir. Teeg est loin d'être idiot et remarque la présence d'un tatouage nazi sur l'épaule du type, chose étonnante lorsque l'on sait que le boss des lieux est juif. Alors que le taulard le conduit dans un coin sombre, Teeg enroule son comic-book et le frappe violemment avec. Le type, surpris et à terre, avoue à Teeg qu'un contrat a été mis sur sa tête mais il ne connaît pas l'identité du commanditaire. Teeg enfonce ensuite son livre dans un des orbites du nazi puis dans le second. Sûr qu'il est bien mort, il brûle alors son arme, ne laissant ainsi plus aucunes preuves. Teeg se demande bien qui lui en veut à ce point...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le trio Ed Brubaker / Sean Phillips / Elizabeth Breitweiser collabore depuis plusieurs années ensemble, nous offrant régulièrement des pépites comme ont pu l'être Fatale, Fondu au noir ou Kill or Be Killed. Voir le trio à l'œuvre sur Criminal, une série qui n'avait plus eu de nouvel épisode depuis quelques années, avait quelque chose de réjouissant. Ce septième tome, Au mauvais endroit, ne se présente pas de la même manière que les précédents. Il se compose de deux chapitres assez longs mettant en scène le personnage de Teeg Lawless. Nous faisons sa connaissance alors qu'il est en prison pour une faible peine et va devenir la cible de toutes les grosses frappes. Intrigue classique mais toujours efficacement menée par les auteurs. Le second chapitre met toujours en scène Teeg mais incorpore aussi son fils, un certain Tracy Lawless que les fans de Criminal ont déjà pu apercevoir auparavant. Cette fois-ci, le père et sa progéniture effectuent une virée en quête d'une certaine vérité. Là encore, la narration est excellente et l'on plonge sans mal dans ce polar noir. Ed Brubaker n'a pas fini de recevoir des éloges tant son écriture est efficace et millimétrée. Sean Phillips s'essaie à de petites expérimentations visuelles et Elizabeth Breitweiser les sublime. Parmi les originalités de cet opus, il y a ces séquences issues de comics, le moyen de placer de nombreux clins d'œil de la part des auteurs et aussi de développer l'histoire de façon originale. Devant la qualité de cet album, on espère en retrouver d'autres à l'avenir. Ce serait Criminal de ne pas nous offrir d'autres récits aussi bons...
