L'histoire :
Après plusieurs années dans l'armée passées en Irak et en Bosnie, Tracy Lawless rentre au bercail. Non pas pour profiter des honneurs dus à un militaire, mais pour venger la mort de son petit frère Rick. Depuis que Tracy a rejoint l’armée, Rick a pris le mauvais chemin, jadis emprunté par leur père, celui qui mène à la délinquance. Il était devenu criminel à la petite semaine, toujours fourré dans des coups tordus. Décidément, quand on devient malfrat, on augmente sévèrement ses chances de passer l’arme à gauche… Tracy veut savoir qui a fait la peau à son frère et punir les coupables. Aussi, il décide d’infiltrer l’ancien gang de son frère. Peu à peu, il gagne la confiance de Nelson, Gray et Mallory, l’ex-petite amie de son frère. En ce moment, leur emploi du temps est chargé : ils sont sur un coup qui peut rapporter beaucoup de blé. Le problème, c’est qu’il faut d’abord libérer Simon, le cerveau de l’opération, qui se trouve en prison. Mais pour découvrir la vérité, aussi douloureuse soit-elle, Tracy est prêt à tout…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le précédent opus était un modèle du genre : un thriller sans concession multi-primé (Eisner Awards 2007 – meilleure nouvelle série, meilleur scénariste – prix qui récompensent les meilleurs bandes dessinées américaines). Le second est du même acabit, avec une intrigue en béton armé signée Ed Brubaker, aux multiples rebondissements, et un dessin réaliste exécuté avec maestria par Sean Philips (les couleurs sombres renforcent l’atmosphère pesante du scénario). On retrouve certes Léo, le héros du tome 1, qui fait une courte apparition… Mais on suit surtout l’enquête de Tracy, la tête pétrie de tourments, empreint d’un sentiment de culpabilité vis-à-vis de son frère qui a mal tourné. L’utilisation des flashbacks et de l’écriture-off permet judicieusement de pénétrer la psychologie du personnage principal. Au bout du compte, Tracy devient son petit frère : il intègre son ancien gang, tue sans scrupules ceux qui se dressent sur son chemin et… se lie avec Mallory. En utilisant au millimètre les codes du polar, les deux auteurs nous tiennent en haleine jusqu’à un final tonitruant, digne de Michael Mann ou De Palma. Mais, chut ! On ne vous en dira pas plus. Vivement le tome 3 !